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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse3 mai 2016

Dossier de Presse : Non, le charbon n’est pas encore enterré !

L’année 2015 a pourtant été marquée par un certain nombre de déclarations de la part des entreprises, banques et politiques français allant dans le sens d’un déclin du soutien français à l’énergie la plus climaticide. Mais la copie n’est pas complète et, en 2016, malgré un accord sur le climat qualifié « d’historique » par François Hollande, les acteurs français continuent d’exploiter, de brûler ou de financer le charbon. L’Accord dit de Paris, issu de la 21e Conférence des Nations-Unies sur le Climat (COP 21) et ouvert à signature depuis le 22 avril 2016, fixe l’objectif de limiter l’augmentation de la température du globe bien en dessous de + 2°C, et de s’efforcer de tendre vers 1,5 °C. Pour tenir cet objectif, les 5 à 10 prochaines années sont cruciales. Pourtant, la COP21 ne semble pas avoir provoqué le séisme nécessaire chez les décideurs économiques et politiques : opérer un tournant à 180 degrés et mettre fin aux énergies fossiles, sans s’orienter vers de fausses solutions comme le nucléaire ou la compensation carbone.

Le charbon est le témoin test de cette inertie politique. Il est estimé que, même sans construire de nouvelles centrales à charbon, en 2030 les émissions de CO2 liées au parc charbon existant seront 150% supérieures à ce qu’il faudrait pour rester sous la barre des + 2°C. Un tel constat impose deux conclusions : non seulement il faut empêcher toute construction de nouvelle infrastructure charbon, mais il faut également s’ateler à fermer le parc existant.

Allant contre tout bon sens climatique, les acteurs français ne semblent pas prendre en compte ces conclusions. EDF et Engie, dont l’État est actionnaire respectivement à 84,5 % et 33 % continuent d’exploiter leur parc comprenant une cinquantaine de centrales à charbon, dont la majorité dépasse les 25 ans d’existence. Et, au lieu d’envisager un plan de fermeture comprenant les perspectives de transition juste pour les travailleurs, ils cherchent plutôt à revendre une partie de leurs centrales, ce qui ne résout en rien les enjeux sociétaux et climatiques liés à ces centrales.

Quant aux grandes banques françaises, la route est encore longue avant qu’elles n’alignent leurs financements sur un scénario 2°C. Trop de lacunes se cachent dans leurs engagements adoptés en 2015 : toutes, hormis Natixis, soutiennent toujours la construction de nouvelles centrales à charbon dans les pays autres que ceux à hauts-revenus, soit dans plus de 93% du marché du charbon ! Et toutes pourraient soutenir la construction de nombre des 2440 nouveaux projets de centrales prévus dans le monde entier puisqu’aucune n’a pris d’engagements sérieux concernant leurs soutiens aux entreprises actives dans la production d’électricité à partir de charbon.

Puisque les accords peuvent rester lettre morte, puisque les intérêts économiques et privés semblent prévaloir sur les intérêts des peuples et du climat, citoyennes et citoyens, eux, sont résolument déterminés à leur faire entendre ce bon sens climatique. Depuis décembre 2015, la mobilisation n’a pas faibli et s’est évertuée à rappeler que, désormais, le business ne peut plus se faire comme d’habitude.

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