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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse29 octobre 2014

GIEC, charbon : Comment l’argent des banques françaises finance les changements climatiques

Les Amis de la Terre et le réseau international BankTrack publient des données inédites sur les financements des banques françaises et internationales au secteur du charbon.

Le diagnostic 1 est sévère pour les banques françaises : leurs soutiens à l’énergie fossile la plus émettrice de CO2 ont augmenté de 218 % entre 2005 et 2013, contredisant leurs engagements à lutter contre les changements climatiques et l’impératif de réduction des investissements dans les énergies fossiles conventionnelles. Quelques jours avant la sortie de la synthèse du cinquième rapport du GIEC sur les changements climatiques 2, les associations sonnent l’alerte.

30 milliards d’euros, c’est le montant des financements accordés par les banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, sur un total de 373 milliards au niveau international, toutes banques confondues. Les seules BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale représentent 94 % des soutiens français au charbon et placent ainsi la France au triste rang de 4ème financeur mondial des changements climatiques.

Des montants faramineux qui s’illustrent sur le terrain par des projets charbon contestables : le projet d’extraction et d’exportation de charbon Apha Coal en Australie, soutenu par la Société Générale 3, la centrale à charbon Tata Mundra en Inde, financé par la BNP ou encore le financement par le Crédit Agricole de la pratique barbare d’extraction du charbon par le Moutain Top Removal (MTR) aux Etats-Unis 4.

Les rapports des Amis de la Terre et du réseau international BankTrack, L’argent sale des banques françaises et Banking on Coal 2014 contiennent des données exhaustives sur les financements des banques commerciales au secteur des mines et centrales à charbon. La conclusion à en tirer est effrayante : les financements au charbon augmentent depuis 2005 – année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto – atteignant l’année dernière le record de plus de 72 milliards d’euros. Multipliés par 4 au niveau international, les financements des banques françaises se sont quant à eux accrus de 218 % entre 2005 et 2013.

« Le GIEC s’apprête à publier son dernier rapport qui ne manquera pas de souligner la gravité des changements climatiques et le rôle du charbon dans les dérèglements climatiques. Le diagnostic est clair, mais la prescription aussi : les investissements dans les énergies fossiles doivent diminuer drastiquement à commencer par le charbon, l’énergie la plus émettrice de carbone ! Les banques publiques ont déjà commencé à se désinvestir du charbon. Il est temps que les banques privées rejoignent le mouvement et arrêtent de financer les changements climatiques ” déclare Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie du réseau BankTrack.

« Les banques françaises fanfaronnent dans leurs rapports annuels sur leurs investissements dans les énergies renouvelables. Hélas, dans la réalité, le secteur bancaire est toujours ancré dans un modèle énergétique dépassé, polluant et climaticide ! A un an de la Conférence Climat de l’ONU à Paris, nous appelons les banques françaises à ouvrir les yeux sur les impacts sociaux et climatiques du charbon et à faire coïncider leurs actes avec leurs discours. » ajoute Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée/Coface aux Amis de la Terre.

Les Amis de la Terre publient en complément de leur rapport un guide éco-citoyen Climat : comment choisir ma banque ? appelant les clients des grandes banques françaises à interpeller leur banque sur ses soutiens aux énergies fossiles, et à se joindre à la mobilisation lancée via les Prix Pinocchio 2014 et le site www.financeresponsable.org 5. L’alternative consiste aussi à changer de banque…

Contact presse :

Caroline Prak – les Amis de la Terre – 06 86 41 53 43 – caroline.prak@amisdelaterre.org

Pour plus d’informations :

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée/Coface, Les Amis de la Terre – 09 72 43 92 62

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie, BankTrack
yann@banktrack.org, +33 688-907-868

Notes
1

Banking on Coal 2014 et L’argent sale des banques françaises sont fondées sur une recherche de Profundo qui analyse les activités de crédits et d’émissions d’obligations et d’actions de 92 banques commerciales internationales en direction de 34 entreprises minières et 39 opérateurs de centrales entre 2005 et avril 2014, ainsi que 28 autres entreprises minières entre 2011 et avril 2014. L’intégralité de la méthodologie est accessible sur le site www.coalbanks.org

2

Le GIEC publiera la synthèse de son cinquième rapport avec l’intégralité des connaissances sur les changements climatiques le 2 novembre ; http://www.ipcc.ch/

3

Pour en savoir plus sur le projet d’extraction et d’exportation de charbon Alpha Coal, visitez les pages accessibles à partir de ce lien : https://www.amisdelaterre.org/Alpha-Coal-menace-environnementale.html

4

https://www.amisdelaterre.org/Des-politiques-pour-mettre-un.html

5

Retrouvez toutes les mobilisations et actions à faire individuellement et collectivement à la rubrique Mobilisons-nous du site www.financeresponsable.org