Cependant, la nécessité de cette filière ne doit pas faire passer sous silence certaines réalités : en France, 57 % des DEEE continuent d’échapper à la filière agréée et le taux de réemploi ne dépasse pas les 2 %, soit 0,1 kg/an/hab. Nos déchets sont loin de renaître en nouveaux produits. Les hauts niveaux de consommation français, 9 équipements électriques et électroniques par an et par habitant induisent donc inévitablement un renouveau extractif qui se traduit par la réouverture ou l’ouverture d’exploitations minières qui demeurent des activités extrêmement impactantes pour l’environnement et la santé.
La priorité doit être donnée à l’allongement de la durée de vie des produits et ceci passe par l’extension de la durée de la garantie légale de 2 à 10 ans. L’allongement de la durée de vie des produits permet de réduire le volume des déchets et de retarder l’apparition d’un déchet, mais pas de l’éviter, un effort doit donc aussi être fait pour améliorer la qualité du recyclage en France.
Cet effort doit faire l’objet d’une politique nationale. Or actuellement, la France privilégie la réouverture de mines. Cette politique, au-delà des lourds impacts environnementaux, a des bénéfices économiques et sociaux limités par rapport à ceux de l’allongement de la durée de vie des produits.