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Nous luttons pour un monde sans violence à l’égard des femmes dans tous les domaines de la vie, au travail, en public, en privé. Notre combat pour un changement de système, fondé sur la justice sociale, environnementale et économique, doit être déterminé aussi par la justice de genre. Nous voulons vivre dans un monde où les femmes et toutes les personnes vivent sans violence, harcèlement ou menaces.

Par conséquent, la violence n’a pas de place dans notre fédération d’Amis de la Terre. Nous nous sommes engagés à faire tout notre possible pour obtenir que le droit des femmes et de toutes les personnes à vivre sans violence soit respecté. Nous nous engageons à être responsables, à tous les niveaux de la fédération, vis-à-vis de nos groupes membres nationales, des communautés avec lesquelles nous travaillons et de nos organisations alliées.

Qu’entendons-nous par violence ?

La violence et la menace de violence sont employées comme instruments pour maintenir les relations de pouvoir, patriarcales ou autres, où les femmes sont victimes de harcèlement et d’une violence institutionnalisée, domestique, sexuelle, verbale ou psychologique dès qu’elles s’écartent de leurs rôles ‘naturels’. C’est ce qui arrive surtout aux femmes de couleur, noires ou autochtones, aux ouvrières et aux migrantes, aux lesbiennes ou bisexuelles et aux personnes transgenre ou non binaires.

Quelques exemples :

• Les migrantes et les réfugiées victimes de harcèlement de la part de leurs employeurs et qui, si elles les dénoncent, subissent la violence institutionnelle et des menaces xénophobes de la part de la police pour être sans papiers ou soi-disant clandestines.
• Les femmes noires ou de couleur qui sont considérées comme des objets sexuels ‘au service’ des hommes en tant que groupe social, y compris par leurs collègues ou leurs supérieurs qui leur réclament des faveurs sexuelles si elles veulent obtenir une promotion ou garder leur travail.
• Les femmes qui sont victimes d’abus sexuel « parce que » elles étaient dans la rue la nuit, ou qu’elles portaient des vêtements provocants, ou pour « corriger » leur orientation lesbienne ou bisexuelle.
• Les femmes de la classe ouvrière qui, pendant la pandémie de Covid-19, subissent davantage de harcèlements et de violences physiques de la part de la police et des militaires car elles doivent quitter leur foyer pour gagner de l’argent ou acheter de la nourriture pour leur famille.
• Les femmes de plus en plus nombreuses qui sont victimes de violence ou de féminicide du fait que les directives COVID-19 les obligent à rester, elles et leurs enfants, enfermées au foyer avec leurs agresseurs.

Notre engagement pour la non-violence

Nous luttons pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes ; la violence institutionnalisée qui est exercée sur le corps des femmes et perpétuée au moyen de la division sexuelle du travail.

Nous n’allons pas accepter, tolérer ou fermer les yeux sur la violence, la menace de violence ou le harcèlement de quelque type que ce soit, à l’égard de toute personne de la fédération ou dans nos sociétés. Cela inclut tous ceux qui subissent la violence, les menaces de violence ou le harcèlement en raison de leur ethnicité, leur nationalité, de leur situation économique, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre (les transsexuels ou les non-binaires) ou de leurs besoins en matière de santé physique ou mentale.

La Politique des Amis de la Terre International sur la violence et le harcèlement sexuel est un document institutionnel fondamental, et un instrument pour aider nos groupes membres et nos régions à mettre en pratique cet engagement. Il expose les normes minimales et les pratiques générales destinées à prévenir, interdire et décourager la violence et le harcèlement sexuel. Il est fondé sur cinq principes fondamentaux qui orientent sa mise en oeuvre :

1. La tolérance zéro à la violence
2. La prévention
3. Le centrage sur la victime
4. La confidentialité et la protection
5. La transparence, l’efficacité et un échéancier précis

Nous pensons que la meilleure manière de réagir face à la violence et au harcèlement sexuel est de commencer par éviter qu’ils aient lieu. C’est pourquoi la Politique adopte la prévention de la violence comme un principe directeur, essentiel pour parvenir à la justice de genre et pour démanteler le patriarcat et les relations de pouvoir dans la fédération. Au moyen de la formation politique, de l’instruction, de la création d’espaces sûrs et des procédures et pratiques institutionnelles, cette Politique nous soutient pendant que nous travaillons activement pour :

• un environnement de travail et d’activisme où la violence et le harcèlement ne soient pas tolérés ou considérés comme quelque chose de normal ou de naturel ;
• combattre les relations de pouvoir et promouvoir l’égalité et la justice.

Si des cas de violence, de menaces de violence ou de harcèlement sexuel ont lieu dans notre fédération, nous répondrons aux accusations avec sérieux et respect, en nous fondant sur les principes énoncés plus haut et en tenant compte des besoins et des souhaits des victimes. Une procédure sera suivie point par point pour garantir que ces principes soient respectés et que les décisions soient prises en accord avec notre engagement pour la justice de genre et le démantèlement du patriarcat.