2019 : année des mobilisations, 2020 : 50 ans de l’écologie !
Cette année a été l’année des mouvements sociaux sur tous les continents. Partout dans le monde des étincelles se sont allumées. Certes leur nature peut paraître différente mais cette globalisation des mobilisations découle d’une même source. Toutes remettent en cause l’injustice et l’ordre politique en place depuis bien trop longtemps.
Le système économique actuel est à bout de souffle et les prémices de nouvelles crises sont depuis longtemps déjà visibles.
Justice sociale, justice climatique : même combat
Au Chili, face à l’ampleur des mobilisations contre sa politique, le gouvernement libéral a dû renoncer à accueillir la COP25, déplacée à Madrid. La marche populaire massive qui a eu lieu en Espagne à cette occasion a non seulement appelé à l’urgence climatique mais également à la solidarité avec les pays du Sud, notamment le Chili. Une façon de rappeler qu’il n’est plus possible de mettre les conséquences d’une politique néo-libérale sous le tapis. Que lutte contre les inégalités sociales et lutte contre le dérèglement climatique sont profondément liées, et appellent des réponses politiques communes.
La sonnette d’alarme est tirée : et maintenant ?
Les COP passent et le constat de l’inaction climatique des gouvernements du Nord reste inchangé. Inexorablement, le dérèglement climatique gagne du terrain. Les scientifiques l’ont rappelé en octobre 2018 : seul un changement immédiat et drastique de nos modes de vie de pays industrialisés permettrait de rester sous le seuil crucial de 1,5 °C de réchauffement global.
Les États du Nord, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre, doivent changer leur trajectoire pour aller vers des objectifs climatiques plus ambitieux que ceux déjà fixés. Ils doivent revoir complètement leur modèle de production et de consommation, et ce dès à présent. Si tous n’ont pas agi comme le climato-sceptique Donald Trump qui a fait sortir les Etats-Unis d’Amérique de l’Accord de Paris, ils s’entêtent dans la voie résumée par Georges Bush (père) en 1993 à la conférence Rio « notre mode de vie n’est pas négociable ». Les mobilisations partout dans le monde montrent pourtant que la source de croissance infinie est tarie et que le modèle ultra-libéral et productiviste actuel doit laisser sa place à un nouveau modèle. Les bases pour ce nouveau modèle existent : elles sont réinventées chaque jour par les citoyens du monde entier et dessinent ce que les Amis de la Terre ont appelé des “sociétés soutenables”.
Un projet : des sociétés soutenables
Nous ne partons pas de rien : nous avons un projet de société prêt. Le projet des Sociétés Soutenables est le fruit du travail mené par les Amis de la Terre depuis les années 1970
2020 : 50 ans des Amis de la Terre, 50 ans de l’écologie
En 2020, les Amis de la Terre auront 50 ans. 50 ans d’histoire durant lesquels les Amis de la Terre ont apporté leur pierre au mouvement social et écologiste, participé à ses succès, accompagné ses nouveaux membres et surmonté ses impasses pour se renouveler sans cesse.
2019 se termine en ouvrant grand la porte à un nouvel élan d’espoir : celui porté par ces mobilisations populaires à travers le monde qui réclament plus de justice sociale, et un avenir soutenable. Soyons à la hauteur de notre mission : partout, accompagnons ces étincelles.
Khaled Gaiji, Président des Amis de la Terre France