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Climat-ÉnergieFinance
31 janvier 2017

Crédit Agricole : un dernier projet charbon pour la route

Montreuil, mardi 31 janvier 2017. Crédit Agricole pourrait être la dernière banque française à financer directement un projet de centrale à charbon.

C’est ce que révèle une note de presse des Amis de la Terre France « Crédit Agricole : un dernier projet charbon pour la route ? » (1) qui revient sur les risques du projet de centrale à charbon Cirebon 2 pour le climat et les populations en Indonésie. La note expose aussi les écarts entre ces risques et les Principes de l’Equateur que Crédit Agricole devrait respecter. Avec Fair Finance France, les Amis de la Terre lancent une pétition qui appellent Crédit Agricole à renoncer au financement du projet.

Les Amis de la Terre France publient aujourd’hui une note intitulée « Crédit Agricole : un dernier projet charbon pour la route ? ». La note revient sur le soutien de la banque au projet d’extension de 660 à 1660MW de la centrale à charbon de Cirebon en Indonésie et expose les écarts entre le projet et les Principes de l’Equateur que Crédit Agricole doit respecter en tant que signataire. A moins que la banque ne se retire de Cirebon 2 avant la signature du contrat de financement du projet, Crédit Agricole sera la dernière banque française à financer directement un nouveau projet de centrale à charbon.

« Suite à la décision la semaine dernière de BNP Paribas de ne plus financer de nouvelles centrales à charbon partout dans le monde (2), toutes les grandes banques françaises ont désormais mis un terme à leurs financements de projets au charbon. Du moins sur le papier pour Crédit Agricole : la banque a inscrit cet arrêt dans sa politique sectorielle sur les centrales thermiques au charbon publiée en décembre 2016, mais pourrait tout de même financer Cirebon 2 dont la signature du contrat de financement est prévue dans les deux prochains mois » commente Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre France.

Crédit Agricole joue sa réputation sur un projet qui non seulement est incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris, mais est aussi extrêmement critiquable sur les plans sociaux et environnementaux. La note publiée expose les principaux risques de Cirebon 2 pour les communautés locales dont les ressources pour vivre ont déjà fortement diminué suite à l’entrée en opération de Cirebon 1 en 2012, et qui sont aujourd’hui mobilisées, notamment devant la justice indonésienne, pour obtenir l’annulation du projet.

« Les normes de pollutions des nouvelles centrales en Indonésie sont pires que celles en Chine et en Inde et Cirebon 2 émettra des toxines qui causeront la mort prématurée de 600 personnes chaque année. Le projet aggraverait le réchauffement de l’eau et les pêcheurs s’inquiètent d’une disparition totale des coquillages et des poissons, et avec eux de leurs revenus…Crédit Agricole ne peut pas ignorer ces risques et faire primer ses relations avec Marubeni, le principal sponsor du projet, sur les intérêts des populations locales » poursuit Lucie Pinson.

Le projet Cirebon 2 manquerait de plus au respect des Principes de l’Equateur, notamment concernant l’analyse de la pollution de l’air et de l’eau, mais aussi en matière de consultation des populations et du respect des lois locales. Les irrégularités sont nombreuses et il est improbable qu’une banque comme Crédit Agricole, signataire de ces Principes, puisse le financer sans se désavouer. Le contrat de financement n’est pas encore signé, et les Amis de la Terre France lancent, en partenariat avec Fair Finance France, une pétition qui appelle la banque à ne pas commettre d’erreur, pour le climat, les populations, et son image et à ne pas financer Cirebon 2.

Contacts:

Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée, les Amis de la Terre France, lucie.pinson@amisdelaterre.org, 0679543715

(1) La note est téléchargeable ci-dessous

(2) http://www.lefigaro.fr/societes/2017/01/25/20005-20170125ARTFIG00351-bnp-paribas-ne-financera-plus-de-nouvelle-centrale-a-charbon.php

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