Société Générale ignore les jeunes et les militant·es climat à son assemblée générale
L’Assemblée générale des actionnaires de Société Générale a confirmé l’irresponsabilité de la banque en matière de climat. Elle a prétendu se soucier des enjeux climatiques mais a réitéré de façon contradictoire son soutien aux énergies les plus sales
L’Assemblée générale des actionnaires de Société Générale a confirmé l’irresponsabilité de la banque en matière de climat. Non contente de couper la parole des citoyen·nes concerné·es et militant·es de Youth For Climate, des Amis de la Terre et d’Action Non-Violente COP21, elle a prétendu se soucier des enjeux climatiques mais a réitéré de façon contradictoire son soutien aux énergies les plus sales, notamment au secteur du gaz de schiste et au projet climaticide Rio Grande LNG.
Faire entendre nos voix
La banque a préféré ignorer les 70 militants du mouvement des jeunes Youth For Climate, des Amis de la Terre France et d’ANV-COP21 qui ont interpellé la direction de Société Générale lors de son Assemblée générale cette après-midi.
Les banques françaises addictes aux énergies fossiles
Après avoir posé plusieurs questions qui n’ont suscité que des réponses laconiques de la banque et les huées de certains actionnaires, les militants sont montés sur scène avant de s’en faire expulser. Ils ont ensuite interpellé dans le silence et la dignité les actionnaires à la sortie de la salle.
Cela fait maintenant des mois que la responsabilité de Société Générale dans le dérèglement climatique est pointée du doigt par les citoyens. Actions de nettoyage dans ses agences, opérations de communication auprès de ses salariés, échanges avec ses responsables, banderoles d’interpellation dans les marches climat, blocages de masse : de plus en plus de citoyens se mobilisent et sonnent l’alerte, mais la banque persiste à faire la sourde oreille.
La banque permet de faire taire des jeunes venus en toute légitimité lui demander d’agir, pour que son addiction sans bornes aux énergies fossiles n’ait pas raison de leur avenir. Cette attitude est irresponsable. Il est temps que Société Générale change de politique si elle ne veut pas que l’Histoire retienne sa responsabilité de criminelle climatique.
La banque s’est en effet contentée de réaffirmer sa politique et de promettre des annonces prochaines sur le charbon.
Nous attendons de Société Générale que, sur ce sujet comme sur les autres, elle prenne des engagements réellement ambitieux.
Sur le charbon, une seule politique est possible : l’exclusion de tous ses soutiens des entreprises qui développent de nouvelles capacités charbon et l’alignement de ses activités avec une sortie du charbon en 2030 en Europe et dans l’OCDE et 2040 dans le reste du monde. Mais elle doit également se pencher sérieusement sur les autres secteurs fossiles. Pour tenter de justifier le rôle majeur qu’elle joue dans le développement du gaz de schiste aux États-Unis, sa direction continue à défendre l’indéfendable en martelant qu’il s’agit d’une énergie de transition indispensable. Là encore, Société Générale accuse un sérieux retard, quand BNP s’est désengagée du secteur il y a plus d’un an. Si elle s’entête, Société Générale ne pourra que se trouver de plus en plus isolée.
Société Générale se place en tête des banques françaises en matière de soutiens aux secteurs les plus dangereux pour le climat (sables bitumineux, hydrocarbures de schiste, gaz naturel liquéfié, forages en eaux très profondes et en Arctique). Depuis l’adoption de l’Accord de Paris, elle a ainsi accordé 6,5 milliards d’euros de financements à ces secteurs 1.
L’expansion de ces secteurs est extrêmement préoccupante lorsque l’on sait que pour rester sous une trajectoire de 1,5 °C de réchauffement global, il ne faudrait pas construire de nouvelles infrastructures fossiles. L’irresponsabilité d’acteurs comme Société Générale n’a d’égale que notre détermination. Nous comptons bien ne pas nous arrêter là.
Pour retrouver les informations chiffrées, consulter notre dernier rapport sur le sujet