Ce vendredi nous allons aborder un sujet très important. Le projet d’entrepôt du promoteur PRD sur la zone Sylva 21 à Belin-Béliet a été accompagné d’une annonce de création de 300 emplois. Qu’en sera-t-il dans les faits? Que nous enseignent les projets similaires déjà réalisés?

Nous avons rencontré Marilyn, une habitante proche du Val de l’Eyre qui nous explique la différence entre les chiffres et la réalité de ces emplois :

Un récit : voila en réalité ce que sont ces 300 emplois. Car l’emploi est ici pris en otage comme enjeu de communication et mesure d’acceptabilité sociale vis a vis d’un projet qui n’est ni détaillé, ni débattu démocratiquement. Cette promesse entend couper court à toute interrogation sur le bien fondé ou non d’un tel projet pour ce territoire.

…De nombreuses études démontrent que le nombre d’emplois n’est jamais tenu, que le e-commerce détruit plus d’emploi qu’il n’en créé et cela dans des proportions considérables (1), (2), (3).

• Cette promesse de 300 emplois peut-elle véritablement tenir lieu de politique publique de l’emploi ? Pour nous Amis de la Terre l’emploi est au cœur des préoccupations des territoires urbains et ruraux. Il constitue en effet une composante essentielle de l’attractivité et de la cohésion sociale de ces derniers et, il ne peut être question de confier un tel enjeu au secteur privé qui n’a d’autre objectif que le profit.

• En outre, a-t-on correctement évalué l’offre d’emploi proposée par le e-commerce et la typologie des demandes réelles des chercheurs d’emploi ? Y-a-t-il véritablement adéquation entre les emplois proposés par le e-commerce, leurs qualifications, les rémunérations proposées et les démarches effectuées par les demandeurs d’emplois pour retrouver un emploi ?

• Enfin, la précarité liée au statut de demandeur d’emploi s’accommode mal des obstacles que peuvent représenter la question des mobilités, trop peu développées en Val de l’Eyre et celle du logement locatif significativement en retard sur le territoire.

Cette promesse ne répond en rien aux problématiques de l’emploi sur ce territoire. Et cependant c’est le territoire qui est l’échelle pertinente pour répondre à cet enjeu et engager une véritable révolution du travail avec les entreprises locales. Il s’agira d’asseoir les activités économiques dans un projet global de transition, vers le service à la population et les besoins essentiels et substituer à une économie du profit, une économie sociale et solidaire ; cette dernière sera, structurellement en capacité de prendre en compte la démocratisation du travail, sa démarchandisation et d’accélérer la lutte contre les changements climatiques car il n’y aura pas d’emploi sur une planète morte !

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