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Groupe localLes Amis de la Terre Côte d'Or21 mars 2025

Avion ou Climat, comment décarboner nos mobilités ?

Conférence de Pascal Blain, de l'association jurassienne Serre Vivante, à propos de décarboner nos mobilités, notamment à travers l'exemple de l'aéroport de Dole-Tavaux. Aspects écologiques et économiques

Le voyage en avion fait décoller le réchauffement climatique
L’Accord de Paris, signé par 196 pays lors de la COP 21 de 2015, vise à contenir le réchauffement à 1,5 °C. Afin de respecter cet accord, un panel de solutions est proposé par les scientifiques ou les ONG auprès des gouvernements et du grand public. La diminution du trafic aérien fait partie de ces solutions. Un simple vol  peut annihiler les efforts qu’un individu réalise au quotidien pour réduire son empreinte environnementale. Par exemple, un aller-retour Dole-Nantes émet entre 274kg et 857kg équivalent CO2 par passager, ou encore un aller-retour Dole-Marrakech émet entre 647kg et 2400kg alors que notre bilan carbone ne devrait pas dépasser 2 tonnes par an et par personne tout compris ! L‘aviation, c’est 2,5% des émissions mondiales, mais 5% du réchauffement climatique. Alors, voyage en avion et écologie sont-ils si compatibles ? 

Un aéroport dépendant du financement public
La compétence transport relève du Conseil régional, mais en 2007 l’aéroport de Tavaux a été transféré par l’État au Conseil Départemental du Jura. Celui-ci a déjà englouti 38 millions d’euros de subventions publiques depuis cette date (dont plus de la moitié versée à Ryanair, aux pratiques sociales fort discutables), au nom du « désenclavement et de l’attractivité économique et touristique du territoire ». En 2021, la Chambre régionale des comptes a pointé le dérapage juridique et financier de la délégation de service public de l’aéroport, notamment en raison de l’aide massive aux compagnies aériennes pour le développement du trafic passager.
Le fonctionnement de la plateforme est subventionné à hauteur d’environ 3 millions d’€/an. Et aujourd’hui ce sont 7 millions d’euros de travaux qu’il faut engager pour la réfection de la piste…  

L’avion est 20 à 50
fois plus émetteur que le train :
« La Bourgogne-Franche-Comté compte 530 circulations quotidiennes de trains régionaux, 17 lignes ferroviaires, 200 gares et une fréquentation annuelle de 938 365 000 voyageurs/kilomètre. Véritable « colonne vertébrale » du réseau de transport public en Bourgogne-Franche-Comté, le train est le mode de transport pertinent pour les moyennes et longues distances ainsi que les déplacements massifiés. » (source : région BFC)
Les crédits étant limités, que penser des millions investis par Dijon Métropole et le Conseil départemental de Côte-d’Or pour financer l’aéroport de Dole, un mode de déplacement bien plus polluant ?  Les collectivités et l’État peuvent-elles se permettre de privilégier des projets comme le développement commercial de la plateforme aéroportuaire de Dole Jura, au regard de l’intérêt général et au détriment de chantiers autrement plus urgents comme la rénovation thermique des bâtiments ou l’implémentation d’une politique énergétique territoriale ambitieuse pour tendre vers l’objectif de neutralité carbone des territoires en 2050.