Bilan 2007 : la pollution de l’Air se dégrade en Ile de France
Les Amis de la Terre Paris dénoncent une situation qui se dégrade _ Le bilan 2007 de l’indice ATMO de qualité de l’air, évalué chaque jour par AIRPARIF, montre que 2007 a été une année presque aussi mauvaise que 2003, laquelle est restée tristement célèbre tant pour ses températures caniculaires mortelles que la forte pollution de l’air.
En 2007, les Franciliens auront respiré pendant 6 jours un air de qualité « mauvaise » à « très mauvaise », 31 jours un air de qualité « médiocre », pendant 55 jours un air de qualité « moyenne » ; c’est beaucoup moins bien que 2006, 2005 et 2004. Ceci malgré des niveaux de qualité de l’air et des seuil d’alerte peu contraignants pour garantir la santé publique.
De plus, pour la première fois depuis 1998, l’indice ATMO à atteint l’indice maximal 10 (très mauvais) pendant deux jours les 23 et 24 décembre 2007, à cause de la concentration dans l’air des particules fines, considérées comme particulièrement néfastes pour la santé.
Ces résultats sont d’autant plus inquiétants que 2007 a été une année météo globalement favorable à la dispersion de la pollution. Le vent et la pluie tendent en effet à balayer la pollution vers d’autres cieux (ou d’autres régions !), alors que les grosses chaleurs et l’absence de vent entraînent des épisodes de grande pollution et parfois d’alerte.
En 2007, grâce à ces conditions météo peu habituelles en cette saison, les mois de juin, juillet, août et septembre ont bénéficié d’un air pas trop mauvais, alors que ces quatre mois concentrent d’habitude la majeure partie des forts épisodes de pollution. On notera en revanche que les températures quasi-estivales du mois d’avril se sont accompagnées d’une pollution digne d’un mois d’été, et le surprenant épisode de pollution exceptionnelle de fin décembre lié à des conditions anticycloniques remarquables pour la saison qui ont empêché la dispersion des particules fines.
En 2007, les modalités de mesures des particules fines (PM10) ont été modifiées car elles étaient sous-évaluées, ce qui explique en partie les mauvais résultats de 2007 pour l’indice ATMO, mais en partie seulement. Cela signifie aussi que la pollution était sous-évaluée les années précédentes.
Il faut en conclure que la pollution « de fond » à laquelle les franciliens sont exposés continue d’augmenter inexorablement, et que la prochaine année caniculaire risque d’être catastrophique pour nos poumons et notre santé.
Les pouvoirs publics, et en particulier la Préfecture de la région Ile-de-France, sont responsables de la protection de notre santé. Le préfet a approuvé en juillet 2006 le « plan de protection de l’atmosphère d’Ile-de-France », un plan d’action dont le principe est imposé par la loi, et qui est censé prendre les mesures nécessaires pour ramener d’ici 2010 la qualité de l’air de la région aux valeurs limites fixées par l’Union Européenne pour la préservation de la santé.
Les Amis de la Terre, ainsi que d’autres associations, ont vivement critiqué l’insuffisance de ce plan, qui ne prévoit aucune mesure efficace et qui compte principalement sur une baisse naturelle de la pollution grâce au progrès technologique.
Les Amis de la Terre Paris demandent au ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables et au préfet de région d’actualiser ce plan dans les meilleurs délais en y intégrant des mesures en rupture de réduction de la circulation automobile et des niveaux de qualité de l’air garants de la santé publique.
Ce n’est malheureusement pas sur le progrès technique qu’il faudra compter en 2008, mais plutôt sur des conditions météo favorables (vent, grisaille et fraicheur) qui épargnent à nouveau une pollution record l’été prochain si des mesures volontaristes ne sont pas mises en œuvre.