Capitale Verte européenne : mis en cause par le maire de Dijon, les Amis de la Terre veulent plus d’actions environnementales concrètes
Droit de réponse des Amis de la Terre Côte-d'Or suite aux déclarations de François Rebsamen lors de son interview sur France 3 Bourgogne.
Pour la 2ème fois, Dijon échoue à obtenir le label de “Capitale Verte Européenne”. Sur France 3 Bourgogne le maire met en cause les Amis de la Terre :
“Je voudrais déjà analyser les raisons (de la défaite de Dijon) parce que quand on dépose une candidature, il faut connaître nos forces et nos faiblesses, a indiqué le maire PS de Dijon François Rebsamen. Si c’est pour recommencer à avoir les Amis de la Terre qui disent tous les jours qu’il faut avoir des ZAD et des ZAD (à Grenoble je crois qu’il n’y a plus de place pour en faire) Je vais attendre et je vais regarder, mais bien sûr qu’il faut avoir en tête 2023, on a toujours en tête de gagner. “
Nous souhaitons utiliser notre droit de réponse. Monsieur Rebsamen dit qu’il aime gagner. Apprendre de ses erreurs, de ses échecs, de l’interaction avec les autres, s’inspirer de ce qui existe ailleurs, c’est aussi gagner non ?
Suite à ce 2ème échec, il est intéressant de noter que Monsieur Rebsamen, plutôt que d’assumer et de remettre en question les points faibles de sa politique environnementale, impute en partie sa défaite aux Amis de la Terre.
Actifs en Côte-d’Or depuis 2012, nous avons, avec d’autres associations, écrit au jury et aux médias pour exprimer le point de vue de nombreux citoyens dijonnais (qui se sont également largement exprimés par ailleurs sur le facebook “Dijon ville verte”) afin de pointer des faiblesses de la ville, faiblesses que nous demandons à nos élus dijonnais de résoudre depuis des années. (Communiqué à lire ici :
Il nous semble en effet important que la pluralité des opinions puisse s’exprimer, que le débat soit ouvert et que la démocratie soit réelle.
Il est également intéressant d’analyser la nuance avec laquelle Monsieur Rebsamen s’exprime en parlant de gens qui ne portent pas ses idées. Le terme d’”anar-écolos” rappelant une récente et malheureuse allocution présidentielle évoquant les “amishs” qui a largement été décriée et moquée.
Toujours dans la nuance, quand, dans notre communiqué nous parlons d’urbanisation à outrance, Monsieur Rebsamen répond “Zad et Zad”.
Heureusement, le réel n’est pas noir ou blanc et les nuances existent.
Monsieur Rebsamen soyons constructifs, car le monde est en feu !
D’après une étude allemande, la France est le 15e pays le plus vulnérable aux risques météo extrêmes (sur 183 pays). Au même niveau que l’Inde ou Madagascar. Et le risque majeur d’ores et déjà repéré et vécu pour Dijon est bien celui d’être un gros îlot de chaleur. Alors que Lyon a pris conscience depuis plusieurs années qu’elle aurait prochainement le climat de Madrid, et agis en conséquence.
Alors oui, nous soutenons les initiatives et les actions pour préserver la Vie sur la Terre, qu’elles viennent des citoyens ou des élus. Chacun, citoyen, association ou élu, détient une part de solution pour cette préservation. C’est en soutenant toutes les initiatives, petites et grandes, que la ville montrera qu’elle est en phase avec les engagements de la COP21. C’est en étant à l’écoute des citoyens avec bienveillance, et en accompagnant leurs initiatives, que la ville montrera sa capacité à créer une ville résiliente aux dérives climatiques, dont l’urgence s’écrit sous nos yeux !
La ville de Dijon est riche de citoyens et d’associations œuvrant pour transformer notre ville et réduire son impact environnemental. La Ville doit prendre en compte leurs suggestions et leur donner les moyens (humains et/ou financiers) pour les accompagner pour le bénéfice de toutes et tous.
Quelques apports concrets:
– Transport : atteindre 10% ou plus de déplacements à vélo, c’est possible dès l’année prochaine. Nous avons la chance d’avoir un réseau d’associations expertes : EVAD, Cric & Co, la Rustine, … De plus, en décidant de créer “Dijon, ville à 30 km/h” dans les mois qui viennent, l’objectif des 10% pourra être atteint dès le printemps prochain.
– Déchets : “Un bon déchet est un déchet qui n’existe pas”. Partant de ce concept fondamental, soutenons les initiatives citoyennes locales qui sont nombreuses (La Recyclade, la Base, au Gramme près, Arborescence, …).
Les composteurs collectifs de quartiers sont dépassés par le succès qu’ils rencontrent, généralisons-les sans hésiter ni timidité ni cadenas, comme le fait par exemple la ville de Strasbourg depuis 10 ans.
– Energie : Selon le site seloger.com, les logements dijonnais sont globalement énergivores (https://edito.seloger.com/actualites/villes/top-10-villes-logements-energivores-de-france-article-39499.html) Nous avons la chance d’avoir l’association Bourgogne Énergies Renouvelables, experte de ce sujet. Donnons plus de moyens pour rendre nos lieux de vie, publics ou privés, moins énergivores.
C’est tous ensemble que nous pouvons construire une capitale verte européenne, sans se laisser aveugler par le progrès technologique et la croissance sans limite.
Nous n’agissons pas contre votre administration mais pour le bien commun. Pour la qualité de vie des dijonnais d’aujourd’hui et de demain.
C’est pourquoi nous aurons toujours un regard critique et constructif sur les projets de la ville nous semblant hors-sol et avec un impact environnemental démesuré. Citons par exemple #ONDijon : quel est son impact réel, sa consommation, son utilité ? Ou encore quid de l’implication des agriculteurs bio et locaux et des citoyens dans le méga-projet alimentaire TIGA ? Projet bouclé lors d’échanges feutrés mais absolument pas démocratiques.
Sans oublier bien sûr tous les projets d’urbanisation pour bétonner le peu de vert qui reste dans Dijon.
Au-delà d’un label, nous souhaitons réellement que Dijon soit une ville de référence écologique.
Vous pouvez compter sur nous pour y participer activement et de façon constructive.
Il est urgent d’agir.
Les Amis de la Terre Côte-d’Or
Depuis 50 ans, la fédération des Amis de la Terre, premier réseau mondial de défense de l’environnement, présent dans plus de 70 pays, informe, sensibilise et agis, toujours de façon non-violente, pour empêcher l’humain de détruire son habitat.