Communiqué : Projet Cigéo à Bure – POMA, DÉSENGAGE-TOI !
Le 25 Novembre - La société POMA a l'habitude d'envoyer les amateurs de ski au sommet des montagnes. A Bure, elle ambitionne de participer à la descente aux enfers des déchets radioactifs.
C’est dans un ancien hangar industriel à Froncles, une petite commune au cœur de la Haute-Marne, que la société POMA construit un prototype du funiculaire qui serait utilisé pour descendre les déchets radioactifs dans le Cigéo : un funiculaire de 4,2 kilomètres de long qui emmènerait les colis empoisonnés à 500 mètres de profondeur.
Ce contrat, la société POMA l’a obtenu en 2014, lors d’appels d’offre effectués par l’ANDRA pour l’ingénierie du stockage (en plein débat public, rappelons-le). Elle aurait dû réaliser ce banc d’essai en Isère, mais l’ANDRA a su trouver les mots pour que la construction se fasse dans le secteur de Bure. Les 900 000 euros offerts par le GIP de la Haute-Marne pour favoriser cette implantation n’y sont bien entendu pas pour rien.
Nous voyons dans ce funiculaire un enjeu prioritaire, à part entière, dans le combat à mener contre le projet Cigéo. Outre la charge symbolique importante qu’il constitue, il s’agit d’une pièce maîtresse pour l’Andra, incontournable pour le dépôt de sa demande d’autorisation de création (DAC). Une des pierres angulaires de la démonstration de faisabilité. Pas de funiculaire, pas de Cigéo.
Société bien implantée dans le paysage français, POMA est spécialisée dans la fabrication des matériels de levage et de manutention, son nom n’est pas inconnu dans de nombreuses régions de France. Dans les Alpes, où elle a installé et où elle maintient plus d’un millier de remontées mécaniques dans les stations de sports d’hiver mais aussi dans les milieux urbains. Elle a quelques installations notoires à son actif, notamment dans les funiculaires comme celui de Montmartre. Florissante et championne mondiale du transport par câbles, elle a déjà construit plus de 8000 installations dans 91 pays. L’Asie vient de lui ouvrir ses portes : même en pleine crise économique elle tire son épingle du jeu comme l’annonce cet article du journal Le Point où elle est qualifiée de « pépite française ».
Mais la « pépite » ne serait-elle pas en pleine compromission en liant son nom à un projet technologiquement et politiquement controversé ? Alors que la société tient de son image de marque, pourquoi prendre le risque de l’abimer considérablement en l’associant aux déchets nucléaires ? Pourquoi cette diversification d’activités, craindrait-elle la fonte des neiges et le réchauffement climatique pour se reconvertir dans les bas-fonds du nucléaire français ?
Signataires :
Coordination Stop Cigéo (Association pour la sensibilisation de l’opinion sur les dangers de l’enfouissement des déchets radioactifs – ASODEDRA, Bure stop 55, Bure zone libre – BZL, Collectif d’action contre l’enfouissement des déchets radioactifs – CACENDR, Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs – CEDRA, Elus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs – EODRA, Meuse Nature Environnement – MNE)
Amis de la Terre en Savoie, Amis de la Terre en Haute-Savoie, Collectif halte au nucléaire Gard (Chang-collectif Adn), France Nature Environnement Isère, Rhône-Alpes sans nucléaire, Sortir du nucléaire Bugey, Sortir du nucléaire Isère, Stop nucléaire 26-07 (Collectif Adn)
Arrêt du Nucléaire, Réseau Sortir du Nucléaire