« Concertation » de l’avenue du Parisis : sale temps pour le Conseil Général
La seconde phase de concertation du Conseil Général a démarré le 25 septembre. A l’issue des trois premières réunions publiques et en attendant la dernière à Deuil la Barre, le constat est accablant pour le CG : plus personne ne veut de l’avenue du Parisis.
On se souvient de l’annonce précipitée de cette concertation en février dernier. Tout devait être(ba)bouclée en deux mois pétants pendant les vacances scolaires et en pleine période électorale. La bronca qu’elle a suscitée a cependant douché les espoirs de concertation expéditive que caressait le Conseil Général. De guerre lasse, il s’est résolu à la scinder en deux : les communes de l’est du tracé, a priori peu mobilisées, avant l’été ; l’ouest plus revêche à l’automne.
Une concertation qui n’en a que le nom
Qui dit concertation dit constat mutuel avec toutes les parties prenantes d’un besoin. Puis si le besoin est avéré, élaboration en commun d’un projet devant y répondre, dans le respect des populations traversées et des générations futures. On est loin de ce schéma. Le format délibérément choisi fut celui de la présentation d’un projet tout ficelé rebaptisé au fil des années « boulevard » puis « avenue » mais qui ressemble furieusement à celui imaginé en … 1937.
L’avenue du Parisis « axe structurant » des mirages de l’est du département
Au fait, pourquoi l’avenue du Parisis serait-elle plus que jamais indispensable ? Mais parce que les deux projets phare qui doivent révolutionner le Val d’Oise : le Dôme de Sarcelles et Europa City à Gonesse ont besoin d’un « axe structurant » ! Malheureusement, le Dôme de Sarcelles, projet de salle de spectacle de 20 000 places est en concurrence avec une dizaine d’autres en IdF et il ne créerait, malgré sa démesure, que quelques dizaines d’emplois. Quant à Europacity, son caractère surréaliste et provocateur ne lui laisse que peu de chances d’aboutir (n’oubliez pas de lui donner votre suffrage aux prix Pinocchio !).
Des réunions houleuses
Son inutilité mise à jour, l’avenue du Parisis ne concentre plus que les critiques y.c. celles des maires des communes traversées. Le Conseil Général en a fait les frais au cours des trois dernières réunions de concertation à Soisy, Montmorency et Groslay : nuisances, projet qualifié de « pompidolien », coût prohibitif… La dernière réunion à Deuil promet également d’être très orageuse tant les habitants de la commune sont remontés.
Quel avenir pour les emprises du projet ?
Les Amis de la Terre Val d’Oise au sein du Collectif Vivre sans BIP resteront mobilisés tant que ce projet d’un autre siècle n’aura pas été abandonné. Comme l’ont montré les réunions de Soisy et de Montmorency, les points noirs de circulation du matin et du soir peuvent être résolus par des aménagements de la voirie locale à un coût infiniment moindre que celui projeté pour l’avenue du Parisis. L’accès légitime des populations de l’est du département à la zone d’emploi de Roissy CDG pourrait être grandement facilité par un prolongement de la ligne T5 du tramway vers l’aéroport.
Enfin, les actuelles emprises de l’avenue du Parisis pourrait avantageusement passer de l’état de friches en sursis à celui d’une véritable coulée verte aménagée pour l’agrément de tous les habitants du sud du Val d’Oise.
24 octobre 2012