Dunkerque – L’ « Arena » : un grand projet inutile, coûteux… et dangereux !
Comme de nombreux élus locaux, le maire de Dunkerque Michel Delebarre souhaite laisser une trace tangible de ses 24 ans de mandat dans le paysage dunkerquois. Aussi s’entête-t-il à faire passer envers et contre tous un projet aussi coûteux qu’inutile.
Comme de nombreux élus locaux, le maire de Dunkerque Michel Delebarre souhaite laisser une trace tangible de ses 24 ans de mandat dans le paysage dunkerquois. Aussi s’entête-t-il à faire passer envers et contre tous un projet de grande salle de type Arena (1) d’une capacité de 10 700 places pour grands spectacles et matchs de handball ou de basket, un projet aussi coûteux qu’inutile pour une agglomération de 200 000 habitants.
Cette salle est également liée à un projet de centre commercial contigu – dont le dossier vient d’être retoqué par la CNAC (2) – devant s’implanter à la périphérie du centre-ville dans un endroit improbable, coincé entre l’autoroute A16 E40 et ses transports de matières dangereuses, un canal, une voie ferrée, quelques ICPE (3)et surtout une usine chimique classée Seveso seuil haut, Minakem, à 700 mètres de ladite salle Arena ! De quoi donner des sueurs froides aux services de l’Etat chargés des évacuations en cas d’accident majeur.
La construction et la gestion de cette grande salle a été confiée au tristement renommé groupe Vinci dans le cadre d’un partenariat public privé, dont on connait les méfaits, qui coûtera la bagatelle de 112 millions d’euros pour la construction sans compter les frais de fonctionnement de l’établissement pendant les 27 années de concession, soit un coût avoisinant les 260 millions d’euros d’argent public, une paille en période de crise ! L’économie du divertissement ne fait plus diversion, les fonds publics mériteraient d’être employés pour une véritable transition écologique, surtout dans un territoire dévasté par le chômage et la pauvreté (25 % de taux de chômage dans une commune comme Grande-Synthe, intégrée dans notre communauté urbaine où le taux de chômage moyen est de 12,6 %).
Créer une zone commerciale et de loisirs en périphérie des centres villes, c’est encore détricoter le commerce de proximité, c’est donner la part belle au tout voiture (des parkings de 3 200 places sont prévus) avec son cortège de gaz à effet de serre et de particules fines si nocives sur le plan sanitaire. Enfin, c’est l’exemple type du grand projet qui tourne le dos au développement soutenable. A Dunkerque, comme ailleurs, les Amis de la Terre luttent pour que ce grand projet ne voie jamais le jour.
> NICOLAS FOURNIER
Les Amis de la Terre Dunkerque