Enquête publique Lac d’hossegor : circulez, il n’y a rien à voir
Circulez, il n’y a rien à voir... Ainsi pourrait on conclure » l’enquête publique préalable à l’autorisation unique visant à déclarer d’intérêt général la restauration du trait de côte et la restauration de la biodiversité du lac marin d’Hossegor « . […]
Circulez, il n’y a rien à voir... Ainsi pourrait on conclure » l’enquête publique préalable à l’autorisation unique visant à déclarer d’intérêt général la restauration du trait de côte et la restauration de la biodiversité du lac marin d’Hossegor « . La manipulation débutait dès le titre du dossier.
Le commissaire enquêteur vient de rendre son rapport et ses conclusions. Nous avions vu quelques arrangements dans divers GPI2, mais à ce niveau nous touchons à l’exceptionnel.
Peu de participants à cette enquête, 86 remarques et observations. Quatre associations représentatives avaient participé à la pseudo concertation 1. Triste technique habituelle où l’on vous invite à travailler sur l’éventualité d’un projet qui en fait est déjà bouclé. Comme trop souvent, le porteur de projet y dispense sa connaissance, et en retour, il considère que les participants valident sa vision. Comme trop souvent, le projet était mal ficelé, étudié par un ou plusieurs bureaux d’études que l’on soupçonne, pour certains, de complaisance voir de connivence. La suppression des instances publiques d’appuis techniques transfère les études au privé. Pouvons nous subodorer une pression implicite de la part du politique ? Un bureau d’étude peut il espérer remporter de futurs appels d’offres si la réponse apportée sur le projet en cours n’est pas la réponse attendue ?
Le commissaire enquêteur, dont c’est le rôle, analyse les observations et pose au porteur de projet des questions pour éclaircir le débat, ou compléter l’information apportée au public. Dans notre cas, la réponse apportée par le SIVOM est toujours à peu près la même, on répète ce qui est déjà dit, voir on biaise, on apporte peu ou pas de nouveaux éléments.
Choses curieuses, un certain nombre de remarques, de questions n’ont pas été retenues par le commissaire enquêteur. Nous avions fait une petite balade sur le lac, et nous avions mis à disposition une série de photos. Il n’en est pas question dans le rapport. Cette série de photos montrait clairement que partout sur la zone à draguer, sous une fine couche de sable, il y avait une masse de matériau noire, vraisemblablement un sable vasard compact. Nous avions émis l’hypothèse que cette masse de produits carbonés pourrait contenir les mêmes polluants que ceux trouvés par Ifremer. Nous posions également la question de l’origine de ces sables vasards alors que les études prétendaient que l’ensablement était fait par du sable pur en provenance de l’océan.
Les huîtres contrôlées par Ifremer contiennent du TBT, pas celles de l’Idra.
Pour le SIVOM, pas de continuité, le sable est non pollué, nos remarques sur la pollution sont sans objet, et Ifremer prélève dans de vieilles vases jamais draguées en bordure du lac. Mais alors d’où vient celle que nous trouvons en lieu et place du sable voulu par le porteur de projet. Pas de réponse, donc, et nous retombons sur une mauvaise modélisation du remplissage du lac que nous suspections erronée. Décidément, ce dossier est plein d’incohérences, d’erreurs d’appréciations manifestes. Les prélèvements effectués par l’Idra ont été faits avec un carotteur à main, nous avons quelques doutes. Dans sa réponse, le SIVOM montre l’utilisation d’un carotteur à main. L’exemple développe, photos à l’appui, une utilisation dans un port de plaisance sur un fond qui semble constitué d’une vase relativement molle, et la carotte extraite est de 40 cm environ. Nous voulons bien qu’ils aient réussi à creuser avec cet outil sur près de 2 m, mais le doute subsiste. Il subsiste d’autant plus que certains témoins ont aperçu une mini pelle mécanique semblant faire des investigations sur le lac à marée basse, dans la plage des dates indiquées pour les nouveaux prélèvements. Nous verrons bien le résultat des analyses. Avec une pelle, suivront ils le protocole de prélèvement, qui ne permet pas les mélanges ? L’Idra n’avait pas suivi le protocole lors de ses mesures. Nous avions relevé la chose, mais le commissaire enquêteur ne semble pas avoir lu ces passages.
Nos remarques concernant la modélisation d’ensablement de Rivages, que nous jugions un peu limite, a laissé le commissaire enquêteur très silencieux. Ce n’est peut être pas un scientifique. Surtout que notre questionnement reposait sur des faits : la série de photos que nous avions prise lors de notre ballade. Elle démontrait qu’en plus des matériaux noirs, les Zostères marines naines ou grandes étaient partout par petites plaques. Preuve que la colonisation en extension est une réalité d’aujourd’hui, et c’est probablement le retour de l’équilibre avec la création du sable vasard qui permet le nourrissage, et le développement de ces espèces protégées, et non pas un sable pur et propre, comme veut nous le faire croire le SIVOM.
Il en est de même pour les observations des autres associations. Tout cela est évacué d’un revers de main. On se demande comment sera considérée la décision du conseil municipal de Capbreton sur la qualité du sable à déposer sur la plage de la Savane.
Nous verrons bien les résultats des nouvelles analyses, et nous jugerons sur pièces, avant de décider de la suite de nos actions. Une chose est acquise : l’entêtement du porteur de projet dans sa vision simpliste de la problématique est un fait réel.