GLYPHOSATE, vous en reprendrez bien un verre ?
Le 16 novembre, la Commission Européenne doit re-examiner la ré-autorisation du glyphosate pour une durée pouvant aller jusqu'à 10 nouvelles années !
L’Europe avait déjà prolongé, malgré les nombreux scandales (Monsanto papers, procès outre-Atlantique, fichage illégal, etc), l’autorisation du glyphosate pour 5 ans en 2017. Soit jusqu’au 15 décembre 2022, puis un an supplémentaire avec une dérogation qui prendra fin en décembre 2023.
Réunis dans le cadre d’un comité technique le 13 octobre, des représentants des Etats membres ont voté à huis clos sur la proposition de Bruxelles de reconduire pour dix ans l’autorisation du glyphosate dans l’UE. Les Etats membres de l’UE ne sont pas parvenus à s’entendre : 3 pays courageux et soucieux de la santé des agriculteurs et des populations ont voté contre cette ré-autorisation (Autriche, Croatie et Luxembourg), la France s’est abstenue, ainsi que l’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, Les Pays-Bas et Malte. L’ensemble des autres Etats membres ont voté pour son renouvellement pour 10 ans.
Pour rappel, en 2017, le président E. Macron avait pris l’engagement d’arrêter le glyphosate sous 3 ans.
Si l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a publié récemment une évaluation en vue de la procédure actuelle de réapprobation du glyphosate, celle-ci est parfaitement discutable et est contredite par l’analyse de nombreuses publications scientifiques. Cette évaluation de l’ESFA souffre notamment d’un nombre important de biais avec une mauvaise prise en compte de la littérature scientifique universitaire et la non évaluation de certains effets qui conduisent à une sous-évaluation des risques sanitaires et environnementaux posés par le glyphosate.
Aujourd’hui, la décision d’interdire cette substance, herbicide le plus vendu au monde, s’impose tant pour des raisons de santé publique qu’éthiques et environnementales. Rappelons notamment que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’OMS, a classé le glyphosate « cancérogène probable » pour l’homme en 2015 (catégorie 2A). L’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), rendue publique le 30 juin 2021, renforce l’analyse des risques du glyphosate sur la santé.
Par ailleurs, la dernière étude toxicologique multi-institutionnelle sur le Glyphosate(GGS) dont les premiers résultats ont été présentés le 25 octobre 2023 lors d’une conférence scientifique mondiale sont sans appel.
La Bio existe, est viable et se perfectionne depuis plus de 60 ans !
Donc les solutions de remplacement de tous ces produits agricoles dangereux, en premier lieu du glyphosate, sont nombreuses. L’INRAE de Dijon mêne ainsi depuis plus de douze ans une démonstration sans glyphosate.iln’y a donc aucune raison de continuer à autoriser ces poisons, au contraire il faut accélérer la Transition agricole vers l’agriculture Biologique, notamment par la formation.
Les Côte-d’Oriens contaminés au glyphosate
En 2019, en Côte d’Or plus de 150 pisseuses et pisseurs volontaires ont participé à la campagne glyphosate France, avec une moyenne de 1,09 ug/ml de glyphosate retrouvé dans les urines.
En septembre dernier, c’est en s’appuyant sur cette évaluation de l’EFSA que le pôle santé publique du parquet de Paris a rejeté les plaintes réunies par le collectifs « campagne glyphosate France ». Celles-ci ont été déposées par 5 400 plaignants suite aux 6 850 analyses d’urines qui démontrent l’imprégnation permanente et quasi générale de la population française par des pesticides basés sur cette molécule. Une étude des recours de justice est en cours suite à cette décision.
Vous êtes invités à un apéro glyphosate vendredi 10 novembre à DIJON !
Un dernier verre de glypho pour pousser le président E. Macron à voter contre le retour du glyphosate
Le « collectif glyphosate21 », a invité les citoyen.ne.s et les élu.esà participer à un « apéro glypho public » place François Rude à Dijon à midi puis devant le marché vendredi 10 novembre pour exiger que la France s’engage à s’opposer publiquement au renouvellement de ce pesticide toxique dans l’Union européenne et que l’Etat décide de la sortie totale du glyphosate avec un plan d’accompagnement des agricultrices et des agriculteurs.
Le collectif invite également les citoyen.ne.s européens à signer la pétitioncommune à de nombreuses associations la fin du glyphosate à travers l’Europe qui a déjà recueillie plus de 613 000 signatures pour demander à la Commission Européenne de retirer sa proposition de ré-autorisation du glyphosate.