Grenoble 2030, quelle ville voulons-nous ?
Permaculture, Slow city, ville en transition, ces mots recouvrent une même idée : se réapproprier l'espace de vie et relocaliser les activités humaines au sein de la communauté. Les Amis de la Terre Isère nous l'expliquent dans un film, Grenoble 2030.
Ville saturée, obéissant à une logique d’urbanisation croissante (au détriment notamment des terres cultivables) et fortement marquée par la pollution de l’air, Grenoble et son agglomération sont aujourd’hui à bien des égards des modèles de ce qu’il ne faut pas faire en terme d’urbanisme. Or, à l’heure des bouleversements climatiques et de la crise écologique, il existe encore un risque de voir émerger de nouveaux projets polluants.
La Région urbaine grenobloise est en passe de se doter d’un SCOT (schéma de cohérence territoriale) destiné à remplacer l’ancien schéma directeur et dont le rôle est de définir les grandes orientations d’aménagement dans la région pour les vingt prochaines années. Ce SCOT est loin d’assurer que les erreurs du passé ne seront pas répétées, comme par exemple des projets routiers rendus compatibles avec le SCOT, bien que celui -ci annonce officiellement vouloir « intégrer l’empreinte écologique au rang des priorités ».
Un film pour ouvrir le débat
Les Amis de la Terre Isère ont ainsi jugé opportun d’entamer en parallèle du SCOT, sous la forme d’un film, une réflexion autour de ce que pourrait être une ville soutenable. Par ailleurs, le film rappelle que les occasions ne manquent pas pour les décideurs locaux de se passer de l’avis de la population dans la mise en oeuvre de grands projets (développement des nanotechnologies à MINATEC). Grenoble 2030 s’appuie sur le témoignage de personnalités comme Pierre Rabhi ou Paul Ariès mais donne également la parole à des citoyens concernés par le devenir de leur territoire de vie : rocade Nord, agriculture, pollution de l’air, déchets, etc. La problématique abordée et les réflexions apportées par les intervenants dépassant largement le cadre de la ville de Grenoble, ce film peut servir de base à un débat autour de la ville soutenable en général et de la société dans laquelle elle s’inscrit.
Ainsi, à travers ce film, les Amis de la Terre Isère souhaitent aller plus loin que les bonnes intentions affichées du SCOT en posant les questions qui dérangent (décroissance, démocratie, etc.). D’une part, il est primordial de réaffirmer que l’urgence de la crise écologique impose de vrais choix politiques au service de tous et destinés à s’inscrire dans la durée. D’autre part, le film veut attirer l’attention sur le fait que l’élaboration du SCOT est une occasion unique pour les habitants de contribuer à définir des directives conformes aux objectifs français pour 2020 : 20 % d’économie d’énergie, 20 % de réduction de GES par rapport à 1990 et 23 % d’énergies renouvelables (loi Grenelle du 3 août 2009).
Après une première version du film conçue pour alimenter un débat avec le public, les Amis de la Terre Isère travaillent actuellement à une version longue qui reviendra plus en détails sur les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, l’émergence du réseau des villes en transition ou encore sur l’économie sociale et solidaire : autant d’alternatives possibles à un modèle injuste et destructeur.
> STÉPHANE BONNET
Les Amis de la Terre Isère