Jour du Dépassement : « Malade de surconsommation – Terre épuisée »
Action menée par les Amis de la Terre des Landes au grand mail de Saint-Paul lès Dax, en septembre 2010 (voir photos plus bas). Les constatations et les recommandations sont toujours d’actualité. Le 21 août dernier, c’était le JOUR du […]
Action menée par les Amis de la Terre des Landes au grand mail de Saint-Paul lès Dax, en septembre 2010 (voir photos plus bas). Les constatations et les recommandations sont toujours d’actualité.
Le 21 août dernier, c’était le JOUR du DÉPASSEMENT. Ce jour-là, l’Humanité a commencé à vivre au-delà de son « budget écologique », c’est-à-dire des ressources naturelles disponibles sur la planète pour un an. Depuis le 21 août, l’Humanité vit à crédit en dilapidant ces ressources plus vite qu’elles ne peuvent se régénérer. Cette surconsommation épuise les ressources et cause des dommages irréversibles.
En 1960, l’Humanité ne consommait en une année que la moitié de la biocapacité disponible. A partir de 1986, le seuil de renouvellement a été dépassé. Les humains consomment aujourd’hui 50 % de ressources naturelles de plus qu’il y a 30 ans. Les Amis de la Terre tiraient déjà le signal d’alarme en 1995 avec un rapport intitulé vers une Europe soutenable.
Depuis, la mondialisation financière et industrielle aggrave et accélère ce phénomène !
Nous n’avons qu’une seule planète
A l’échelle de l’Humanité, les différences sont énormes et les inégalités se creusent ! Sur une planète limitée, la surconsommation des uns se fait FORCÉMENT au détriment des autres. En avril, la France avait déjà dépassé la part qui lui revient et vit depuis, en consommant les parts d’autres humains et celles des générations à venir.
Alors qu’une minorité amasse toujours plus de superflu, beaucoup manquent encore de l’essentiel, ICI comme au SUD. Il y a aussi une double injustice, car souvent les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources naturelles, qui sont confisquées par les multinationales pour approvisionner les marchés des pays industrialisés en gadgets toujours plus polluants et inutiles.
Les conséquences sont connues : partout croissance de la pauvreté, des inégalités, de la famine, changements climatiques, épuisement des sols et des ressources en eau, déforestation, surpêche, accaparement des terres agricoles pour faire rouler nos voitures… Mais aussi conflits armés pour la maitrise des ressources énergétiques, minières, forestières, foncières… et contrôle social renforcé.
Avec les Amis de la Terre, réagissez
La planète, comme une famille, dispose d’un « budget écologique » pour nourrir l’humanité. Les Amis de la Terre militent aux niveaux local, national et international pour que ce budget écologique ne soit plus dépassé, mais aussi pour que le partage entre TOUS les Terriens soit enfin ÉQUITABLE.
Nous pouvons agir !
1. Au niveau local et individuel
– favoriser les produits et les emplois locaux
– choisir des produits durables et non jetables
– favoriser les circuits courts au lieu de produits qui ont fait trois fois le tour de la planète
– s’organiser en groupes de consommateurs, directement en lien avec de petits producteurs
– créer des points de vente et d’échange de biens d’occasion
– échanger des services non payants (une heure d’anglais pour une heure d’entretien du jardin)
– changer de banque et choisir une banque qui ne participe pas à la destruction de la planète
– favoriser la réutilisation plutôt que le rachat
– créer des ateliers de bricolage, de couture, de cuisine, de jardinage pour apprendre à réparer, remettre en état, cuisiner les restes, produire ses légumes, etc…
– faire attention au coût écologique de ce qu’on achète : 1 kg de boeuf (16 kg de céreales + 6 kg de pétrole), un portable (50 kg de pétrole), un jean (32 kg + 8 000 l d’eau), une voiture (50 tonnes de pétrole), un CD (1,5 kg de pétrole), un ordi portable (300 kg de pétrole)
2. S’organiser collectivement pour s’opposer aux politiques de gaspillage et de destruction au niveau régional et national
– obliger nos responsables politiques à économiser EUX AUSSI les ressources. Plutôt que de dépenser des milliards et de détruire des matières premières et des ressources naturelles, entretenir et améliorer l’existant (Par exemple : pas de LGV ruineuse et destructrice, mais remise en état et modernisation des voies existantes)
– Mettre en place des normes et des politiques fiscales permettant de pénaliser lourdement les excès de consommation et le gaspillage des ressources.
– Instituer des incitations fiscales à l’émergence des alternatives : développement des transports en commun, isolation des logements pour lutter contre la précarité énergétique, arrêt des programmes autoroutiers des grands travaux de prestige…
– Modifier les modes de production et de consommation pour passer du « jetable » au « durable » : imposer aux fabricants l’affichage de la durée de vie des produits, étendre la garantie sur les biens de consommation à 10 ans, soutenir la réparation, encourager l’utilisation de matières renouvelables et recyclées, interdire les matières dangereuses ou issues de ressources en voie d’épuisement.
– Faire évoluer les indicateurs de suivi de l’économie pour passer d’une stratégie de croissance du PIB à une stratégie non compétitive d’amélioration du bien-être général et de la qualité de vie.
3. Niveau international
– Arrêter les subventions aux projets d’extraction d’énergies fossiles et de nouveaux minerais et de toute politique conduisant directement (ou indirectement) à un accaparement des terres dans les pays du Sud.
– Soutenir la relocalisation de l’économie, la transition vers des modèles énergétiques propres et sobres, la gestion communautaire des ressources naturelles et l’émergence d’échanges commerciaux respectueux de la souveraineté alimentaire.
– Les Droits des Peuples à se nourrir, se soigner, s’éduquer doivent passer avant les droits des multinationales et des financiers.
– Créer un cadre juridiquement contraignant pour exiger la responsabilité des multinationales sur leurs filiales, la transparence et l’accès à la justice pour les victimes.
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