Le projet de carrière sur St Ouen l’Aumône et Méry sur Oise n’est toujours pas enterré
Le projet de carrière de calcaire sur la limite des communes de Saint-Ouen l’Aumône et de Méry-sur-Oise réapparait après quelques années …. Le précédent projet de 2011 avait été interrompu par la « découverte » que les terrains étaient pollués par les métaux lourds comme l‘essentiel de la plaine de Pierrelaye. Ce « détail » n’avait pas été correctement pris en compte. Les Amis de la Terre Val d’Oise avaient, lors de l’enquête publique, documenté de nombreuses objections au projet (absence d’étude géologique démontrant les problèmes de sécurité, utilisation lointaine des granulats et transports importants et polluants, dérogation injustifiée pour la destruction d’espèces protégées, nuisances sonores sous-estimées, transport fluvial ignoré, étude poussières incomplète…).
Cette fois ci, des contacts ont été pris en amont entre les municipalités sus-citées. Une réunion a eu lieu début octobre pour la présentation du projet à la population de Méry. En gros, la municipalité de Saint-Ouen-l’Aumône voudrait faire payer aux entreprises, la résolution de problèmes de stabilité des voûtes des anciennes carrières/champignonnières (terrains privés !). De vives réactions ont eu lieu et une réunion publique a été organisée le 16 novembre par la municipalité de Méry pour présenter la position de la commune et recueillir les avis des riverains.
Environ 250 personnes ont participé et après une présentation de la position défavorable au projet par M. EON, maire de Méry, la parole a été données aux riverains et associations. De nombreuses interventions ont souligné l’incohérence d’une position/la position du maire où l’on commence par discuter avec les industriels (REP et Véolia propreté) pour amender le projet et supprimer quelques inconvénients pour les riverains, et l’expression d’une position de principe défavorable. Les riverains sont fermement opposés à tout projet d’ouverture de carrière à cet endroit et regrettent que leur Maire semble s’attendre à ce que le projet débouche donc quand même.
Les Amis de la Terre Val d’Oise ont exprimé leur opposition à cette carrière car, en dehors des impacts importants déjà soulignés, c’est encore un projet dont l’utilité est fortement contestable, ne serait-ce que par la disparition d’une activité agricole de proximité.
Les Amis de la Terre Val d’Oise sont membres de nombreuses commissions départementales et ont participé à l’élaboration des Schémas Régionaux et Départementaux des Carrières en 2014. A ce titre, il est prévu sur l’ensemble de la région Ile de France un fort développement du recyclage des déchets du bâtiment et des travaux publics. Il s’agit de réutiliser les bétons de déconstruction des ouvrages et immeubles de la région pour les inclure dans les nouvelles constructions à la place des granulats alluvionnaires extraits en carrières. Les normes ont changé en 2014 et permettent maintenant un taux de réemploi dans les nouvelles constructions. Au niveau national, un important projet interprofessionnel sur plusieurs années a permis de préciser les conditions techniques permettant ce recyclage au-delà des applications routières actuelles. De nombreux exemples d’ouvrages et constructions démontrent la tenue dans la durée de ces ré-emplois.
Pour les années futures, un moindre recours aux granulats extraits des carrières de calcaire est donc prévisible. En effet, les granulats de calcaire ne sont utilisés qu’en substitut des granulats alluvionnaires dont la région Ile de France est importatrice (en provenance du Nord, de la Picardie,..). Il vaudrait donc mieux utiliser les déchets de déconstruction pour les nouvelles constructions (ouvrages de génie civil et immeubles) que de payer pour les enfouir !
Le projet actuel permettra aux deux sociétés de réaliser un coup double : vendre des granulats de calcaire et faire payer l’enfouissement des déchets inertes qui auraient pu remplacer l’extraction du calcaire.
Nous connaissons les conditions d’exploitation des carrières et savons que les nuisances sont toujours présentes pour les riverains et pour l’environnement au-delà des engagements initiaux. Il faut donc commencer par contester l’utilité d’un tel projet et nous aiderons les associations locales dans leurs démarches en ce sens.