
Les marchands de Soleil
Transition écologique ou machine à profit : de nombreux participants à la soirée-débat autour du photovoltaïque à Ladevèze-Ville.
Un débat avec Clément Osé a réuni un large public autour des dérives du photovoltaïque industriel.
Organisée par l’association Bien Vivre à Ladevèze-Ville, une soirée-débat a eu lieu mercredi dernier avec Clément Osé, coauteur avec Sylvie Bitterlin du livre « Les marchands de soleil – Face à la machine photovoltaïque », paru aux éditions Tana en novembre dernier. Le public était venu nombreux et la discussion s’est prolongée tard dans la soirée dans une ambiance conviviale.
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Raser des forêts au nom du dérèglement climatique ? Aussi paradoxal et aberrant que cela puisse paraître, c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit dans ce livre passionnant, hyperdocumenté et aussi haletant qu’un polar. Ces faits, bien réels, se déroulent dans les Alpes-de-Haute-Provence à l’automne 2023 : 17 hectares de forêt dans la montagne de Lure ont été rasés afin d’y installer des panneaux solaires. Cette forêt classée réserve de biosphère par l’Unesco, abritait 88 espèces pourtant protégées : les associations regrettaient que leurs intérêts vitaux aient été balayés d’un revers de main afin de générer des profits pour l’entreprise québécoise qui a obtenu le marché et quelque petit revenu pour la commune.
Clément Osé a ainsi décrypté cette transition écologique pas toujours verte : « C’est un récit qui se lit comme un roman, un outil documenté qui apporte des réponses sur l’énergie, notamment renouvelable, et qui propose des alternatives pour une transition énergétique respectueuse de notre planète, avec le désir de garder notre Terre vivante et habitable. »
150 projets en cours dans le Gers
Mais qu’en est-il dans le Gers ? Environ, 2 000 ha de panneaux photovoltaïques sont ciblés dans le département, sur des terres agricoles pour la majorité, et 150 projets sont en cours (dont un de 33,6 hectares au cœur du village de Ladevèze-ville).
Les citoyens réagissent rapidement lorsqu’ils découvrent souvent tardivement un projet agrivoltaïque dans leur commune. Mais la mise en place de ces usines agrivoltaïques dure plusieurs années et les habitants ont parfois tendance à se démobiliser, pensant que les projets ne se feront pas, regrettent les associations environnementales, qui alertent que la chute n’en est alors que plus dure ! C’est ce que le public a pu découvrir lors de la projection du diaporama consacré à l’exemple de la montagne de Lure…