Les phytosanitaires, c’est bon pour l’agriculture et le Lyon-Turin, c’est bon pour l’environnement
Pourquoi ce titre provocateur ? Parce qu’on a parfois l’impression d’être pris pour des imbéciles et c’est rageant.
Tout le monde sait que le Lyon-Turin est un projet malsain : inutile, ruineux et voué à l’échec. Et pourtant, le lobby du Lyon-Turin continue la désinformation, par tous les moyens et sur tous les fronts, afin de manipuler l’opinion publique. Nous, simples citoyens, devons rester lucides et nous efforcer de rétablir la vérité.
La voie ferrée existante permet déjà de répondre aux besoins. Près d’un milliard d’euros a même été investi depuis 2002 pour rénover la voie et agrandir les tunnels existants entre Ambérieu et Modane ainsi que le tunnel trans-frontalier. Le transport de marchandises par cette voie ferrée n’est aujourd’hui que de 20 trains par jour alors que sa capacité, donnée par Réseau Ferré de France, est de 120 trains de marchandises par jour. La voie existante est donc largement sous-utilisée. Elle pourrait permettre de transporter plus de 70 % des marchandises circulant entre la France et l’Italie dans les Alpes du Nord. Ne manque que la volonté du gouvernement.
Pour améliorer la qualité de l’air de nos vallées alpines et protéger la santé de nos concitoyens, il faut rapidement réduire le nombre de camions sur les routes. C’est ce que permet de faire le report modal, en transférant les marchandises des camions sur les trains. Les amis de la terre ne cessent de demander sa concrétisation. En 2013 déjà, une plainte avait été déposée pour mise en danger de la vie d’autrui par absence d’utilisation des voies ferrées existantes.
Inspection générale des finances, Conseil général des ponts et chaussées, Cour des comptes, Haute autorité environnementale, Conseil d’orientation des infrastructures, depuis 20 ans, ces hautes administrations ont unanimement rejeté le projet de la 2ème ligne Lyon-Turin. Pourquoi gaspiller des montagnes d’argent public dans un projet inutile alors que nous manquons de moyens pour entretenir et moderniser le réseau ferré français ? A qui profiterait ce chantier ? A qui profiterait le crime, pourrait-on dire, car creuser pendant une dizaine d’années un méga-tunnel de 57 kilomètres n’est pas sans conséquences sur l’environnement de la vallée de la Maurienne : circulation des camions, bruit, poussière, dépense énergétique, émission de gaz à effet de serre, stockage des déblais, modification des paysages, perturbation des écosystèmes, disparition de terres agricoles, risques de pollution, bouleversements hydrologiques, …
Le Lyon-Turin, bon l’environnement ? Ou bon pour les affaires ?