Non au sport automobile en Côte-d’Or !
Interpellation du maire de Dijon, du président du département et d'une association organisatrice de courses automobiles.
La crise climatique s’aggrave partout, à des niveaux sans précédent, alerte le GIEC1. Comme le précise cette instance à travers son 6ème rapport, rédigé par des milliers de scientifiques de tous pays, à partir de l’analyse de plus de 14 000 études scientifiques, le GIEC conclut que le dérèglement touche toutes les régions du monde, à un rythme très rapide, et qu’il s’intensifie de manière sans précédent. Le rapport brosse un tableau sombre du monde qui nous attend : celui de catastrophes climatiques en cascade si nous continuons à brûler des combustibles fossiles à un rythme élevé, mais aussi de changements irréversibles, comme la montée des océans ou la fonte des glaces.
Plus proche de nous, les évènements climatiques annuels (sécheresses historiques et températures caniculaires, inondations, feux de forêt …) que nous vivons nous rappellent cruellement cette situation qui frappe notre quotidien.
Près de la moitié de la population mondiale subit des pénuries d’eau sévères au moins une fois par an. Le GIEC, le gouvernement français, les institutions internationales appellent à un sursaut et à une évolution importante de notre modèle de développement économique. Les citoyens et consommateurs, les entreprises et tous les acteurs (économiques, associatifs), ainsi que les collectivités sont appelés à prendre leurs responsabilités et faire évoluer drastiquement leurs comportements dans l’optique de réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre (GES).
En tant que citoyens et association écologiste concernés au quotidien par cet avenir contraint, nous refusons d’admettre qu’à quelques kilomètres de Dijon, sur le circuit automobile de Prenois, ainsi que dans le pays de Saint Seine, la pratique du sport automobile continue. Une activité polluante et produisant des quantités phénoménales de GES par plaisir chaque week-end, alors que la « planète brûle ».
Ces comportements sont profondément individualistes et ignorent délibérément les conséquences pourtant largement documentées et médiatisées, à l’heure où les changement de pratiques, individuelles autant que collectives, sont nécessaires pour empêcher l’irréversible.
Nous interpellons :
* Le Maire de Dijon : nous ne pouvons accepter la connivence de la ville de Dijon avec la pratique climaticide du sport automobile. Un bail emphytéotique de 99 ans existe entre la mairie de Prenois et celle de Dijon pour une surface de 165 ha ; la ville de Dijon loue les terrains à l’association du stade automobile Dijon-Prenois, qui sous-loue à la Société d’Exploitation du Circuit Dijon Prenois.
* Le Président du Département de Côte d’Or, qui s’affiche parmi les sponsors de la « 2e ronde classique du Pays de St Seine les 26 et 27 août 2023 ». Comment comprendre la contradiction entre les ambitions environnementales affichées par le Département et le soutien à cette pratique du sport automobile ?
* L’Écurie Automobile des Climats de Bourgogne (EACB), organisatrice de la 2e ronde classique du Pays de St Seine les 26 et 27 août 2023. L’EACB se sent-elle concernée par le dérèglement climatique ? Peut-on accepter qu’en 2023, avec le niveau de connaissance dont nous disposons sur la crise climatique et les nécessaires changements de pratiques à adopter avant qu’il ne soit trop tard, qu’une association comme celle-ci poursuive son activité comme si de rien n’était ?
1 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui établit ce diagnostic dans le premier volet de son sixième rapport d’évaluation, publié lundi 9 août 2021, de même que dans la synthèse du rapport AR6 du GIEC publié le 28 février 2022