Notre assiette aussi peut changer le climat !
Sur nos territoires, nombreux·ses sont les militant·e·s qui organisent le rapport de force face à de grands projets agricoles inutiles et imposés. Courageux·ses, déterminé·e·s, soutenu·e·s, elles et ils nous racontent leurs luttes. Nous avons sélectionné un témoignage de celles et ceux qui refusent de subir l’inaction.
Même si toute l’agriculture devenait biologique, notre alimentation de pays « riches » (ou en voie de l’être) ne serait pas soutenable sans revenir à des menus plus équilibrés. Aux Amis de la Terre Val de Bièvre, nous avons choisi de viser en premier lieu l’excès de produits animaux. Parce que l’élevage représente 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (c’est la majeure partie des 21 % issus de l’agriculture
et de la déforestation). Parce que presque la moitié des céréales (blé, orge, maïs) alimente des animaux. Parce que nous ne pourrons pas tou·te·s manger correctement si l’on consomme autant de viande. Parce qu’il faut mettre fin aux conditions de vie en élevage industriel ; et parce que notre santé a tout à y gagner !
D’où notre objectif actuel : obtenir un repas à base végétale dans les cantines scolaires des principales communes de notre secteur. Pour cela, nous avons allié l’utile à l’agréable : un argumentaire complet pour les parents d’élèves et les élu·e·s, et un pique- nique végétal. Nous avons organisé des débats : d’abord autour du film Cowspiracy ; et cela a montré la nécessité de nous distinguer de la tendance végane : celle-ci déchaîne des passions et des inquiétudes qui ne nous aident pas toujours. Ensuite, pour insister sur l’objectivité, nous avons invité un universitaire qui a largement sensibilisé le public.
Quel résultat jusqu’ici ? À Antony, la commune est d’accord avec nos arguments mais voit notre demande comme extrémiste. À Massy, la municipalité dit qu’elle le fait déjà… mais tend à considérer que « sans viande » veut dire « avec poisson ». Pourtant, de nombreuses collectivités vont dans ce sens : citons le Conseil départemental de la Drôme, le 2ème arrondissement de Paris et bientôt les restaurants
universitaires. C’est une pratique courante dans une ville comme Berlin. En fait, c’est l’avenir !
Nous sommes confiant·e·s. Notre dernier outil en date : un jeu de l’oie « L’assiette Planète » : un jeu où la côte de boeuf comme les haricots verts par avion vous ramènent 10 cases en arrière et les lentilles du pays 5 cases en avant !
Catherine Mollière pour les Amis de la Terre Val de Bièvre.