A travers la Remise symbolique de la « Palme d’Or du Changement Climatique », nous demandons à la Société Générale un geste simple : le retrait public et immédiat de la banque de ce projet qui menace le climat, la Grande Barrière de corail et l’économie locale.

La Société Générale fait l’objet depuis octobre dernier d’une campagne de mobilisation et de plaidoyer contre un des projets dont elle structure le financement, le projet Alpha Coal en Australie. Combattu par les Amis de la Terre 1 qui ciblent les investissements des banques nuisibles à l’environnement et aux populations, le projet s’est par la suite attiré les foudres d’Attac, qui a fait de la Société Générale un de ses « Requins », ainsi que de Greenpeace.

Malgré les alertes répétées sur les risques environnementaux et sociaux , la Société Générale refuse de se retirer du projet et assène la société civile d’une réponse affligeante : la banque soutiendra le projet s’il respecte ses politiques RSE et les décisions des autorités australiennes. Or, ces dernières sont déterminées à exporter leur charbon à tout prix. La volonté du gouvernement australien met la banque en totale contradiction avec ses propres exigences RSE, le projet Alpha Coal ne les respectant pas 2.

Pour contenir le réchauffement global en deçà de 2 degrés (seuil de basculement irréversible du climat fixé par la communauté internationale), il est impératif d’engager une sortie rapide de la dépendance aux énergies fossiles. Cela signifie d’ici 2050, le quasi abandon de la consommation d’énergies fossiles qui sont des énergies de stock et qu’il faut laisser dans le sous-sol, notamment le charbon fortement émetteur de CO2. Alors que le GIEC vient de préconiser une baisse des investissements dans les énergies fossiles de 30 milliards de dollars par an d’ici 2030 3, la Société Générale tente d’en réunir 11 milliards pour ce seul projet d’Alpha Coal !

Comme de nombreuses multinationales, la Société Générale exploite les peuples et leurs ressources. Alpha Coal est symptomatique d’une finance au service du profit et déconnectée des véritables besoins des populations. Le projet doublerait le prix de l’électricité en Inde, ou le charbon doit être exporté 4, pour être rentable. Il porterait par ailleurs un coup fatal à la Grande Barrière de corail qui n’est pas seulement un des plus riches écosystèmes de la planète mais soutient aussi plus de 60 000 emplois locaux 5.

En cas de non retrait, l’association basque Bizi ! s’est engagée de son côté à déverser jusqu’au 5 juin 1,8 tonne de charbon devant le siège régional de la Société Générale à Bayonne, pour une action  « retour à l’envoyeur » symbolisant les 1,8 milliard de tonnes de CO2 que ce projet va rejeter dans l’atmosphère. Voir l’action.