Pesticides 2019 achetés dans les Landes : Surprises
Cet article est la suite de deux autres articles où sont détaillés les achats de pesticides dans les Landes.
Avertissement
Cet article est la suite de deux autres articles où sont détaillés les achats de pesticides dans les Landes.
Par ces temps compliqués, et porteurs de risques, il est utile de préciser encore une fois que notre objectif n’est pas de fustiger la grande partie de la population agricole qui fait ce qu’elle peut avec les miettes que notre société lui laisse. Nous ne cessons de mettre en avant des indicateurs intéressants, mais sans grand succès il est vrai. Un de ces indicateurs est l’Euro-alimentaire. Il nous montre la répartition des flux financiers de notre consommation alimentaire :
- Pour 100€ achetés,
- 5,8€ constituent la valeur ajoutée qui revient à l’agriculteur.
- Cette valeur a perdu plus de 30 % depuis 1999. Avec cette faible valeur ajoutée, notre exploitant exploité doit faire vivre sa famille, entretenir sa ferme, rembourser ses prêts, investir, produire…
Si nous ajoutons que la moyenne d’âge des agriculteurs landais est au-dessus de 55 ans, nous comprenons rapidement que la marge de manœuvre des agriculteurs, pour passer en bio, est très faible pour la plupart d’entre eux.
Dans les articles précédents, nous avions mis en évidence trois informations importantes et récurrentes :
- Très peu de pesticides ou leurs métabolites sont recherchés dans l’eau potable
- Grande stabilité des quantités utilisées malgré les divers plans éco-phyto
- Des produits très utilisés souvent non recherchés dans l’eau potable déclarés inoffensifs se retrouvent interdits car dangereux. Pour 2019, nous avons une agréable surprise. Les données montrent, suivant les sources, une baisse de 30 à 40 % de l’utilisation des pesticides dans les Landes.
Comme nous n’avons pas entendu le moindre cri jubilatoire de la profession ni de la chambre d’agriculture, nous demeurons très circonspects. Nous montrerons que, si ce type baisse se confirme, elle est la voie à suivre pour réduire drastiquement l’utilisation des pesticides.
Les pesticides
Les achats de pesticides sont classés par code postal et par molécule. Ce qui nous donne une certaine finesse de l’analyse. Le lecteur pourra faire référence à nos articles précédents, et en particulier à l’historique de la série :
Nous rappelons que l’introduction d’une molécule chimique et en particulier d’un pesticide se fait avec des garanties d’innocuité « très sérieuses ». Ces produits ont subi des recherches, et des contrôles au-dessus de tout soupçon… Les procédures d’homologation sont tellement sûres que le principal pesticide utilisé dans notre département : le Métam-Sodium a été interdit fin 2018, le troisième (devenu 2°) : le Glyphosate est en cours d’interdiction, et le 4°, peut être le plus dangereux, le Mancozebe est interdit depuis le 31/01/2021.
Le premier pesticide actuel est le responsable principal de la pollution de nos nappes phréatiques destinées à l’EDCH (Eau Destiée à la Consommation Humaine). Le S-métolachlore, premier pesticide utilisé dans les Landes en 2019, n’est pas recherché dans l’eau potable, mais ses métabolites principaux le sont.
Cette non recherche persistante serait un gag des services de l’état, si le risque n’était pas là. Les pesticides que nous savons pouvoir devenir dangereux sont peu recherchés dans l’eau potable. La liste des pesticides recherchés est pourtant bien longue. Entre les pesticides et leurs métabolites, on peut trouver autour de 90 molécules recherchées une fois par an dans l’eau potable landaise. Or la plupart de ces molécules ne sont pas utilisées. Certes certaines le furent, et présentent de fortes rémanences, qu’il est intéressant de quantifier, mais ce sont des exceptions.
Sur ces 20 pesticides, les plus utilisés dans les Landes en 2019, seulement 5 sont recherchés dans l’eau potable.
Lorsque nous avons interrogé les services de l’état sur l’écart entre les produits recherchés et les produits utilisés, nous avons obtenu des réponses pour le moins étonnantes. Il est vrai que la gestion de la pandémie actuelle pourrait être révélatrice de ces fonctionnements.
Le tableau suivant montre les quantités, les occurrences par les codes postaux, et la nouvelle classification des pesticides. Lorsqu’un pesticide est surligné en rouge, sa molécules, comme ses métabolites, n’est pas recherché dans l’EDCH. A l’exception notable du S-Métolachlore dont on ne recherche que les métabolites usuels, mais pas la molécule mère.
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