Plan anti-bouchons du Val d’Oise : des dizaines de millions d’euros pour encore plus de voitures
La région Île-de-France prévoit d’octroyer plus de 50 Millions d’euros à divers projets routiers dans le Val d’Oise dont le projet périmé de l’avenue du Parisis Est. Les Amis de la Terre Val-d’Oise contestent le classement « d’intérêt régional » de ces projets, sur lequel s’appuie la région pour ce financement et demandent à ce qu’après des décennies de tout routier, priorité absolue soit accordée aux modes de transport non polluants.
Même si certains peuvent ponctuellement présenter une utilité pour les populations locales (traversée de La Chapelle-en-Vexin), strictement aucun des projets aidés ne présente d’intérêt régional et ne devrait bénéficier de subvention de la part de la région. Ils vont encore renforcer l’usage de la voiture alors que notre département est soumis à des pics de pollution récurrents et que près de 3 millions de franciliens respirent un air qui ne respecte pas la règlementation.
Il s’agit là d’un grave dévoiement de la loi NOtre et du code des transports (*) que déplorent les AT Val-d’Oise. Ils considèrent notamment comme particulièrement inadmissible que l’avenue du Parisis Est puisse se voir octroyée près de 40 MEuros. Cette infrastructure d’un coût exorbitant (150 MEuros) est un projet du passé. Comme l’a démontré lors de son enquête publique le Collectif Vivre sans BIP, dont les ATVO font partie, il ne répond à aucun besoin réel de circulation et ne fera qu’apporter des nuisances et de la pollution supplémentaire. Pour rappel, les Amis de la Terre Val-d’Oise ont en juin dernier, aux côtés d’autres associations du Collectif Vivre sans BIP, fait un recours auprès du tribunal administratif de Cergy contre ce projet au motif notamment qu’il est incompatible avec le Schéma Directeur d’Île-de-France (SDRIF).
Pour la même raison, les associations ont fait un recours gracieux contre la délibération du plan anti-bouchons auprès de la région Île-de-France et se réservent le droit de faire un recours juridique auprès du tribunal administratif.
(*) Article L1212-5 du code des transports :
« Afin de réduire les consommations d’hydrocarbures liées au transport de personnes et de lutter contre l’émission de gaz à effet de serre, l’Etat accorde la priorité aux infrastructures de transports collectifs dans les zones urbaines et aux investissements ferroviaires par rapport au développement de projets routiers ou aéroportuaires. »