Pourquoi la FNSEA » fait front commun » avec le lobby des pesticides
Février 2023
Rappel historique
Le 22 sept 2017, 250 agriculteurs, emmenés par la FNSEA, bloquaient les Champs-Élysées en étalant de la paille.
» Il faut arrêter d’emmerder le monde agricole ! « . Ils dénonçaient la position du gouvernement français sur le glyphosate qui envisageait de ne pas voter la proposition de la Commission européenne qui voulait autoriser à nouveau le glyphosate pour encore 10 ans.
A Bruxelles, la FNSEA faisait front commun avec le lobby des pesticides pour montrer qu’une interdiction du glyphosate provoquerait, selon eux, une baisse de la production de céréales…
Aujourd’hui sa position n’a pas changé
Les objectifs recherché par la FNSEA avec la mobilisation de ses troupes était de bloquer le « plan Ecophyto » français, de faire pression pour enterrer le « Pacte vert » de la Commission européenne qui visait une réduction des pesticides de 50% d’ici 2030, et démonter la règlementation européenne sur les OGM – sachant que plus de 90% des OGM actuels sont des plantes tolérantes à des herbicides – directive qui protège depuis 25 ans l’environnement et les citoyens.
Comment expliquer l’attachement de ce syndicat agricole à ces produits agricoles toxiques et pour certains considérés comme cancérogène par plusieurs études indépendantes ?
Dans cet article publié en 2017 « Derrière la bataille du glyphosate, les liens étroits entre la profession agricole et l’industrie des pesticides »
Sophie Chapelle nous donne des réponses.
Par exemple, chez « Triskalia », la plus grande coopérative agricole de la région Bretagne, gérée par la FNSEA (4800 salariés , 16 000 agriculteurs adhérents pour 280 sites, et 1,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016), l’activité la plus rentable est la vente de produits phytosanitaires loin devant la vente de produits agricoles.
EXTRAIT:
« Pour le comprendre, prenons la direction de Landerneau, en Bretagne.
C’est ici que siège Triskalia, la plus grande coopérative agricole de la région. Elle emploie 4800 salariés et fédère 16 000 agriculteurs adhérents, pour 280 sites en Bretagne.
Son conseil d’administration est géré par des agriculteurs membres de la FNSEA .
En 2016, Triskalia a réalisé un chiffre d’affaires impressionnant, à hauteur de 1,9 milliards d’euros. « Ils vendent des aliments pour le bétail, du lait… mais quand on regarde les bilans annuels, l’activité la plus rentable est la vente de produits phytosanitaires » observe Serge Le Quéau, de l’union régionale Solidaires.
* La vente de pesticides constitue, avec l’alimentation destinée aux animaux d’élevage, le principal levier de profits de Triskalia, sans commune mesure avec ce que lui rapporte la commercialisation de véritables produits agricoles (lait, céréales, œufs…)