Sans la menace de la bombe atomique, la Saint-Valentin serait un jour serein !
La Vigie Citoyenne tombait le jour de la Fête des Amoureux, et effectivement chaque Citoyen doit être conscient de la menace permanente des 13 000 bombes atomiques détenues par neuf pays. Et agir avec les élus et l'ONU pour le désarmement atomique.
Le 14 février 2023, 17 lanceurs d’alerte, de Bourgogne et de Franche-Comté, ont déployé des banderoles à DIJON et à Moloy, près du site du CEA de Valduc (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) qui assure la maintenance et la modernisation des 290 armes nucléaires françaises.
Ils demandent :
– le respect par la France de l’art. 6 du Traité de non-prolifération (TNP) auquel elle a adhéré en 1992 et dont elle viole l’esprit et la lettre,
– l’adhésion de la France au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), devenu depuis le 22 janvier 2021 la norme du droit international,
– l’arrêt du financement par les banques françaises de la production des armes nucléaires,
– et, à terme, la reconversion à des activités pacifiques des sites CEA-DAM, dont celui de Valduc,
« La désobéissance civile n’est pas un problème.
Notre problème, c’est l’obéissance civile ! »
Regarder la dissuasion nucléaire avec les yeux d’Howard Zinn,
Sa réflexion politique élève la désobéissance civile au rang de devoir.
Alors que les armes nucléaires, dans la guerre menée par Poutine en Ukraine, protègent l’agresseur et non l’agressé et constituent un immense danger pour tous, nous présentons ici la figure de l’historien et politologue américain Howard Zinn (1922-2010), professeur au département de science politique de l’université de Boston (de 1964 à 1988) et acteur de premier plan du mouvement des droits civiques aux États-Unis.
Issu d’une famille juive immigrée d’Autriche-Hongrie, il s’engage pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’armée de l’air et bombarde Berlin, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et Royan (Charente-Maritime, France).
Dans ses livres The politics of history et The Zinn reader, il décrit comment le bombardement de Royan en avril 1945 avec les premières bombes au napalm fut décidé par la hiérarchie militaire pour des raisons qui tenaient plus à des considérations carriéristes qu’à des objectifs militaires légitimes.
Son expérience, combinée à ses recherches sur la cause et les effets du bombardement de Royan, le sensibilise aux dilemmes moraux associés à toute intervention armée mais surtout aux atrocités commises au nom de la défense d’intérêts militaires incertains.
Dans son texte Hiroshima : breaking the silence, il questionne notamment les justifications d’opérations militaires affectant les civils ; s’il dénonce en particulier les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, son propos vise aussi les bombardements alliés sur l’Allemagne (Dresde, Essen, …), le Japon (Tokyo) et la France (Dunkerque, Rouen, Le Havre, Nantes, St Étienne, Royan, … : entre 1940 et 1945, 518 000 tonnes de bombes sont larguées par les Alliés, faisant 57 000 morts, 74 000 blessés. Et détruisant 300 000 logements.
Par la suite, sa réflexion politique élève la désobéissance civile au rang de devoir. Dans son livre Disobedience and democracy (1968), il présente sept principes de la désobéissance civile.
« La désobéissance civile n’est pas un problème, affirme-t-il. Notre problème, c’est l’obéissance civile ! »