Sème pas tes piles
Deux piles sur trois finissent toujours à la poubelle ou dans la nature. Or les piles accumulateurs usagés sont de loin les déchets les plus polluants de notre consommation courante. Dans le cadre de la campagne « Sème pas tes piles », les Amis de la Terre Paris ont renouvelé leur enquête dans les magasins parisiens. Tous les magasins ne disposent pas encore d’un bac pour les piles usagées, l’information des clients sur le geste et la localisation des bacs de récupération mais aussi sur les alternatives au jetable sont rares. Six ans se sont écoulés depuis la promulgation du décret sur les piles et accumulateurs usagées. Devant cette inertie de la profession, ce manque de volonté, les citoyens doivent se mobiliser.
Le décret du 12 mai 1999 impose leur collecte sélective afin que les métaux lourds qu’ils contiennent ne polluent pas l’ensemble du flux de déchets. Depuis le 1er janvier 2001, la collecte de toutes les piles et de tous les accumulateurs est obligatoire. Tous les magasins qui vendent des piles aux consommateurs sont obligés de récupérer les piles usagées et d’adhérer à un système de collecte pour le recyclage.
L’échec de cette politique de gestion des déchets à des conséquences, invisibles à l’œil nu, qui ne mobilisent pas notre attention. Pourtant, éliminées avec les ordures ménagères ou jetées dans la nature, les piles et accus contaminent l’environnement en métaux lourds (cadmium, plomb, zinc, nickel…) et sont nocifs pour notre santé.
De plus, l’extraction de ces métaux contribue à détruire les espaces naturels, participe à l’épuisement des ressources non renouvelables, et à des impacts sanitaires et sociaux sur les communautés locales des lieux d’exploitation.
L’association les Amis de la Terre Paris mène la campagne « Sème pas tes Piles » depuis avril 2005. Cette campagne a pour objectif d’alerter le public Parisien sur la nécessité de la réduction du jetable en promouvant les alternatives (chargeurs, mécaniques, solaires,…) et revendiquer une collecte efficace : par l’amélioration de la visibilité et l’augmentation du nombre de points de collecte dans les magasins, mais également dans les entreprises et les lieux publics ; la mise en place d’ une campagne d’information et de sensibilisation par les organismes de collecte, une filière de collecte transparente ainsi qu’un étiquetage indiquant la dangerosité des piles (rechargeables ou non) et leur processus de collecte.
L’association a réalisé une enquête dans 96 magasins en avril 2005 et vient de renouveler cette enquête en avril 2007 Les résultats de cette enquête (voir la pièce jointe) montrent une légère amélioration de l’équipement des magasins, mais près de 20% ignorent toujours leurs obligations.
Aucune évolution sur les efforts d’identification et de signalisation des containers et rares sont les magasins qui informent et facilitent l’acte de collecte.
Enfin, il convient de souligner deux initiatives louables :
-les piles commercialisées sous le nom de marque Monoprix disposent d’une consigne claire et explicite sur l’emballage « ne pas jeter et ramener les piles usagées dans un magasin ».
Parmi toutes ces enseignes, les magasins Monoprix étaient les seuls à proposer des piles rechargeables, au moment de notre enquête.
L’offre alternative au jetable est donc encore très marginale.
L’engagement « réduisons nos déchets » reste un slogan à concrétiser pour les piles.
Pour nous aider dans cette démarche, nous invitons tous les citoyens à être vigilants Faites votre propre enquête dans le magasin que vous fréquentez régulièrement, en utilisant la grille d’enquête, en pièce jointe.
Si votre magasin ne respecte pas les règles énoncées, n’hésitez pas à interpeller par écrit le directeur du magasin.
Et si le responsable du magasin ne répond pas à votre demande, n’hésitez pas à vous adresser à un magasin plus respectueux de l’environnement, de la réglementation et des demandes de ses clients.