Un projet inutile, couteux et dévastateur pour l’environnement
Le groupe des Amis de la Terre Dunkerque mène une lutte acharnée contre l'implantation d'un énième projet industriel à risque dans la région.
Un méga-projet de terminal méthanier à Dunkerque ! Dès que la nouvelle s’est mise à courir, le groupe local des Amis de la Terre s’est mobilisé pour empêcher par tous les moyens le projet d’aboutir sur un littoral qui compte déjà 13 sites classés Seveso seuil haut et la plus grosse centrale nucléaire d’Europe Gravelines). Le groupe a aussitôt mobilisé toute son énergie pour contrecarrer ce projet : participation à un débat public organisé dans le cadre de la Commission nationale du débat public en 2007, enquête publique en 2009 et aujourd’hui dépôt d’un recours administratif pour faire annuler les arrêtés préfectoraux d’autorisation signés en avril 2010.
Pourquoi militer contre un tel projet industriel ? D’abord parce qu’il va causer la perte d’un espace naturel remarquablement riche en biodiversité et apprécié de la population. Selon le président du groupe, Nicolas Fournier : « Notre littoral a été assez sacrifié pour qu’on brade les derniers espaces naturels pour des intérêts économiques qui ne sont même pas avérés. » En effet, EDF, l’un des maîtres d’ouvrage, rechigne à investir au vu du contexte économique et énergétique incertain. Malgré l’octroi des autorisations, il a repoussé sa décision finale à la fin de cette année. Il est vrai que cet investissement de plus d’un milliard d’euros risque de tourner au fiasco si l’on en croit les économistes. Il suffit de parcourir le Plan indicatif pluriannuel (PIP gaz 2009-2020) pour se rendre compte que depuis 2007 la donne a changé : crise économique, baisse de la demande, Grenelle de l’environnement et engagements à diminuer le recours aux énergies fossiles.
Ensuite, ce projet comporte d’indéniables risques technologiques. En effet, ce terminal de déchargement du méthane et ses unités de regazéification seraient situés à moins de 4 km de la centrale de Gravelines. De plus, les énormes méthaniers évolueraient dans un avant-port bordé d’appontements et de dépôts pétroliers.
Enfin, le gazoduc d’évacuation du gaz serpenterait un sous-sol déjà truffé de canalisations en tout genre et au voisinage d’usines classées Seveso.
Le groupe regrette par ailleurs que l’enquête publique n’ait pas permis de présenter à la population l’ensemble du projet comportant une plate-forme portuaire, un terminal regazéificateur mais aussi une canalisation de transport du gaz dont l’étude d’impact n’a été mise en chantier qu’au début de l’été. Cette infraction au Code de l’environnement (article R 122-3) démontre avec quelle désinvolture ces grandes entreprises mènent leurs projets et ce, avec l’assentiment des pouvoirs publics. C’était sans compter sur la vigilance des associations de défense de l’environnement.
> LES AMIS DE LA TERRE DUNKERQUE AVEC NICOLAS FOURNIER
Photo : Le site du Clipon est envisagé pour la construction du terminal méthanier à Dunkerque. (c) Benoît D sous licence Creative Commons.