L’urgence est climatique, la responsabilité est politique. La solidarité est notre force.

Texte des Amis de la Terre Brésil et des Amis de la Terre International en solidarité avec les populations affectées du Rio Grande do Sul

Huit mois seulement après ce que l’on pensait être la plus grande tragédie climatique du Rio Grande do Sul, un État de l’extrême sud du Brésil d’une superficie supérieure à celle du Royaume-Uni (281 000 km²) et peuplé de 11 millions d’habitants, nous retrouvons une situation encore plus grave.  80 % de l’État est en état de calamité et plus de 200 000 réfugiés climatiques sont actuellement sans abri.

L’urgence climatique exige la mobilisation d’une solidarité de classe internationaliste et d’une organisation populaire pour la reconstruction et le soin de la durabilité de la vie, face à l’incapacité d’un État néolibéral à répondre à cette catastrophe au vu de l’externalisation des services publics, des entreprises publiques privatisées et un racisme environnemental structurel.

Une situation dramatique sur place

Des pluies intenses et abondantes, atteignant 800 mm à certains endroits, ont frappé presque toutes les municipalités de l’État à partir du 29 avril. Les précipitations cumulées ont été égales à la moyenne des précipitations prévues pour cinq mois. Les cours d’eau ont atteint des niveaux encore plus élevés que les événements de septembre 2023. Il y a eu des glissements de terrain, des destructions de routes et d’autoroutes, des inondations dans les villes, des morts et des destructions.

Les chiffres de la défense civile de Rio Grande du Sul au 8 mai montrent que 100 personnes sont mortes, 128 sont portées disparues et 372 ont été blessées dans 417 des 497 municipalités, affectant une population de plus de 1,4 million de personnes. Ces chiffres sont susceptibles d’augmenter, car des gouffres se sont formés dans des zones isolées de la campagne, et des villes ont été inondées dans la région métropolitaine. D’innombrables animaux domestiques et d’élevage sont morts. Plus de 66 700 personnes sont dans des abris et 163 700 sont déplacées.

Plus de 70 % des deux millions d’habitants de Porto Alegre sont privés d’électricité et d’eau, et ont des difficultés à communiquer et à se procurer les produits de base nécessaires à leur survie. L’accès à l’eau potable est une problématique quotidienne pour l’ensemble de la population. Elle est rare dans les rayons de nombreux supermarchés et les sources naturelles ne sont pas fiables. Les régions et les municipalités de la campagne du Rio Grande do Sul restent isolées, incapables de recevoir de l’aide. De nombreux membres d’une même famille sont sans nouvelles les uns des autres.

Que font les Amis de la Terre Brésil ?

En tant qu’Amis de la Terre Brésil, notre siège, la CasaNAT à Porto Alegre, a été inondé et notre équipe (dont la moitié a été évacuée en raison des inondations) travaille pour répondre aux urgences dans leurs quartiers, en accueillant et en écoutant les histoires des personnes affectées et en enregistrant leurs témoignages.

Nos efforts au Brésil consistent à promouvoir et à orienter les demandes de dons vers les initiatives des mouvements sociaux de base alliés qui travaillent dans les cuisines solidaires et d’autres services d’urgence, sur la base de leur expérience en matière d’organisation des populations affectées, des femmes, de la production alimentaire et aussi de la force du pouvoir populaire que nous avons ensemble pour influencer les autorités publiques.

En cette période d’accès bloqué par les inondations, le travail d’articulation politique et la facilitation de l’arrivée de l’aide matérielle – nourriture, eau, vêtements – et psychologique ont été la priorité de nos actions en tant que peuples affectés par le chaos climatique. Notre engagement et notre objectif sont de renforcer notre organisation et notre capacité à soutenir les Territoires de Vie du Rio Grande do Sul, avec lesquels nous marchons ensemble pour défendre la terre, l’eau, la biodiversité, les formes de vie et contre toutes les formes de violence et d’oppression systémique pour assurer la durabilité de la vie.

Les fonds collectés seront précieux pour reconstruire ces territoires et les liens d’une solidarité réelle et radicale à la campagne et en ville, qu’il s’agisse de jardins urbains et de cuisines communautaires dirigés par des femmes dans les périphéries, de communautés de pêcheurs et de peuples traditionnels résistant à l’exploitation minière, de colonies de réforme agraire produisant de l’agroécologie et résistant à l’épandage de pesticides, des quilombos qui défendent leur droit d’être et d’exister face aux projets d’infrastructure, des peuples autochtones qui reprennent possession de leur terre et garantissent la préservation de la nature face à la spéculation immobilière, des communautés organisées et des travailleur.ses qui élaborent des politiques et des projets en vue d’une transition juste, populaire et féministe.

Plus de détails sur la situation sur place et les actions des Amis de la Terre Brésil

Vous aussi, vous pouvez aider !

La capacité de comptabilité et de gestion d’Amigas da Terra Brasil leur permet de recevoir des dons exonérés d’impôts de la part d’organisations sociales à but non lucratif à l’étranger. Les dons internationaux passeront par le compte des Amis de la Terre International, qui les centraliseront pour les envoyer aux Amis de la Terre Brésil, évitant ainsi des frais bancaires importants.

Les associations et les particuliers peuvent apporter leur contribution. Merci de diffuser largement cet appel.