Autoroute A69 : un vent d’espoir pour la lutte
Ce lundi 25 novembre 2024, les juges du Tribunal Administratif de Toulouse examinaient la demande d’annulation de l’autorisation environnementale de l’autoroute Toulouse-Castres, suite à la saisine de la justice par 14 ONG, syndicats et associations, dont les Amis de la Terre Midi-Pyrénées.
Un projet d’un autre temps
Le projet de liaison autoroutière entre Castres et Toulouse est synonyme de conséquences dévastatrices en termes de dégradation de l’environnement et de destruction de la biodiversité. Suppression de corridors écologiques, abattage d’arbres anciens, artificialisation de centaines d’hectares de terres agricoles parmi les plus fertiles d’Occitanie, explosion des taux de pollution pour la population locale, menace sur le château de Scopont (classé monument historique)… Si les travaux de l’A69 se poursuivent, leurs dégâts sur l’environnement seraient irréversibles.
Il n’est pas trop tard !
Les travaux ont commencé en mars 2023, et malgré de multiples manquements administratifs constatés par les services de police de l’environnement, suivis d’arrêtés préfectoraux de mise en demeure à l’encontre du concessionnaire ATOSCA / NGE, ainsi que de plusieurs plaintes pénales pour manquements graves déposées par les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et autres, les travaux se sont poursuivis. Cependant, les travaux accusent le coup d’un an de retard sur les ouvrages d’art, et la phase de terrassements est loin d’être terminée. Il est donc temps de mettre un arrêt à ce projet colossal et écocide. La nature environnante ne demande qu’à reprendre ses droits !
L’avis de la rapporteure publique : une confirmation de l’illégalité du projet
Le 20 novembre dernier, la rapporteure publique, magistrate indépendante chargée d’analyser le volet juridique du projet, s’est prononcée en faveur de l’annulation totale de l’autorisation environnementale, en raison d’une absence de Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur (RIIPM). Sans cette Raison Impérative d’Intérêt Public Majeur, la destruction d’espèces protégées et de leurs habitats n’est aucunement justifiée, et donc totalement illégale, rendant l’autoroute elle-même illégale.
Cet avis de la rapporteure publique est une confirmation de l’argumentaire que le collectif local La Voie Est Libre et nos associations opposées à cette autoroute brandissent depuis des mois, ainsi que des avis critiques ou négatifs déjà émis par des autorités indépendantes (Commissariat général à l’investissement, Conseil national de protection de la nature, Autorité environnementale, etc.), face au passage en force des promoteurs et soutiens du projet.
L’avenir de l’A69 et du Droit de l’environnement entre les mains de la justice
Suite à l’audience du 25 novembre dernier, les juges du Tribunal Administratif de Toulouse, qui ont pris le temps d’entendre et lire l’avis de la rapporteure publique, ainsi que de l’avocate des 14 organisations opposées au projet, et des avocats des pro-autoroute, ont annoncé que leur jugement serait rendu autour du 9 décembre.
Aux côtés des 13 autres organisations réunies à l’initiative du collectif La Voie Est Libre, les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et les Amis de la Terre France observent avec attention le jugement qui sera rendu et qui doit nécessairement aller dans le sens de l’avis de la rapporteure publique, et donc d’une annulation du projet et la suspension immédiate des travaux. Pour mieux répondre aux besoins du territoire, une alternative citoyenne est possible : doublement du cadencement de la ligne ferroviaire Toulouse-Castres-Mazamet par le simple aménagement d’une gare de croisement supplémentaire et une modernisation de la signalisation, densification du réseau de bus, aménagement de la RN126, développement de itinéraires cyclables… Il est urgent de laisser la nature reprendre ses droits et favoriser la renaturation des espaces naturels saccagés pour enfin agir en faveur de l’intérêt général !
Nous avons confiance en la justice
Nous comptons sur le juge pour qu’il se prononce en faveur de la préservation du vivant, des populations locales et de l’intérêt général. Ensemble, disons non à l’A69 et son monde. Une autre voie est possible !