BNP Paribas : le 26 mai, sortez du charbon !
En novembre 2015, BNP Paribas annonçait la réduction de ses soutiens au charbon. Si elles constituent un premier pas vers la sortie du charbon, les mesures annoncées sont très insuffisantes pour répondre à l'urgence climatique.
Car malgré sa reconnaissance de l’Accord de Paris, l’ex sponsor de la COP21 peut toujours financer le développement du secteur du charbon. Pour réellement aligner ses financements avec un scénario 2°C, BNP Paribas doit immédiatement annoncer la fin de ses soutiens à tout projet charbon et surtout à toutes les entreprises du charbon qui ne veulent pas en finir avec cette énergie climaticide !
BNP Paribas, l’ex sponsor de la COP21, souhaite agir contre le changement climatique, être leader en la matière et aligner ses financements avec une trajectoire de réchauffement de 2°C. En 2015, la banque a donc annoncé la réduction de ses soutiens au secteur du charbon. Les Amis de la Terre France ont salué ses mesures, mais celles-ci restent très insuffisantes pour répondre à l’urgence climatique.
Concernant la production d’électricité à partir de charbon, la banque ne s’est engagée à arrêter le financement direct de centrales à charbon que dans les pays à hauts revenus, soit que dans 6,5% du marché du charbon. Pourtant, tous les derniers rapports sur l’impact du charbon sur le climat montrent que toute nouvelle centrale à charbon est aujourd’hui incompatible avec l’objectif des 2°C et ce, quelle que soit la technologie utilisée.
Pour aligner ses financements avec un scénario 2°C, BNP Paribas doit donc arrêter de financer tout nouveau projet de centrale à charbon et ce, quelle que soit la zone géographique, comme l’ont déjà fait Natixis et ING.
Elle doit aussi s’assurer qu’elle ne financera pas les 2440 nouveaux projets de centrales à charbon prévus dans le monde entier à travers des soutiens financiers aux entreprises du charbon. Ces centrales représentent un danger majeur pour notre planète. Un rapport publié en Décembre 2015 Climate Action Tracker a montré que les niveaux d”émissions de ces centrales émettraient de 400% les niveaux requis pour maintenir la hausse de la température du globe en-dessous des 2°C.
Or si BNP Paribas dit vouloir ne plus financer les entreprises qui n’ont pas de stratégie de diversification, elle ne s’est pas engagée à exclure de ses financements toutes celles qui ne se conformeraient pas à un objectif de 2°C. La diversification doit servir un arrêt progressif des activités charbon des entreprises clientes de la banques, mais assez rapide pour répondre à l’urgence climatique.
Nous demandons donc à BNP Paribas d’arrêter immédiatement tout soutien aux entreprises qui développent toujours le secteur du charbon en investissant dans des nouveaux projets de centrales à charbon, mais aussi de mines, ou d’infrastructures liées à la chaîne de production du charbon.
Nous demandons aussi à BNP Paribas d’adopter d’autres critères de financement des entreprises actives dans le secteur du charbon afin de ne maintenir des soutiens qu’à celles en mesure de se diversifier en vue d’une sortie rapide du charbon.
Enfin, nous lui demandons aussi de s’assurer que ses clients, comme Engie, qui se désinvestissent du charbon, ferment et non vendent leurs centrales à charbon. Car comme le démontre le rapport de Climate Action Tracker, «même avec aucune nouvelle construction, les émissions provenant de la production d’électricité au charbon en 2030 seraient encore 150% supérieures à ce qui serait cohérent avec les scénarios limitant le réchauffement à 2 ° C au-dessus pré niveaux industriels”. Il nous faut donc non seulement renoncer à construire de nouvelles centrales, mais également accélérer le rythme de fermetures du parc existant. BNP Paribas ne doit en aucun cas aider ces entreprises à vendre leurs centrales.
Nous demandons à la banque d’annoncer ces mesures lors de son Assemblée Générale du 26 mai à laquelle nous assisterons.