Vers un traité à l’ONU ?
Un traité est en cours de négociation à l’ONU pour obliger légalement les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement partout dans le monde. Les Amis de la Terre sont mobilisés depuis le début du processus pour exiger l’adoption d’un traité ambitieux.
Les Amis de la Terre France coordonnent la coalition française pour le traité ONU, qui mène cette campagne en lien avec deux coalitions internationales (la Treaty Alliance et la Campagne mondiale pour démanteler le pouvoir des multinationales). Membres de la coalition française : ActionAid France-Peuples Solidaires, AITEC, Amis de la Terre France, ATTAC France, CCFD-Terre Solidaire, CGT, Collectif Éthique sur l'étiquette, France Amérique Latine, Ligue des Droits de l'Homme, Sherpa, Union syndicale Solidaires.
Contexte
Plus de trente ans après la catastrophe industrielle de Bhopal en Inde, vingt ans après la marée noire de l’Erika affrété par Total et six ans après l’effondrement des usines textiles du Rana Plaza au Bangladesh ayant provoqué la mort de plus de 1135 personnes, combien d’années devrons-nous attendre encore pour combler le retard du droit en matière d’encadrement des activités des entreprises multinationales ?
En 2014, à l’initiative de l’Equateur et de l’Afrique du Sud, un processus de négociations a enfin été lancé à l’ONU pour élaborer un traité contraignant les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement. Plus d’un millier d’associations, syndicats, mouvements sociaux et communautés affectées dans le monde sont mobilisés ensemble pour qu’un traité ambitieux soit adopté sans plus tarder, afin de mettre fin à l’impunité des multinationales et donner un accès à la justice et aux réparations aux communautés et travailleur.se.s affecté.e.s.
Comprendre
Aujourd’hui, plus de 3400 traités sur le commerce et l’investissement protègent les intérêts des multinationales mais aucun texte international contraignant ne les oblige à respecter les droits humains et l’environnement.
Les multinationales se servent de leur myriade de filiales et sous-traitants dans le monde entier pour échapper à leurs responsabilités. Ainsi, elles violent les droits humains et détruisent l’environnement en toute impunité en se jouant des faiblesses juridiques ou institutionnelles de certains Etats. De nombreuses multinationales sont plus riches et puissantes que les Etats qui sont censés les réguler, et leurs lobbies capturent les processus de décisions politiques afin de les adapter à leurs propres intérêts.
Il est donc indispensable que les Etats coopèrent et adoptent un cadre juridique international contraignant pour mettre fin à l’impunité des multinationales.
Depuis près de 50 ans, toutes les tentatives précédentes ont échoué à l’ONU, et ce sont de simples normes volontaires qui ont été adoptées et ont montré largement leur inefficacité. Le nouveau processus ouvert en 2014 ouvre donc une nouvelle opportunité historique et concentre l’espoir des millions de communautés et travailleur.se.s affecté.e.s par les multinationales dans le monde.