CETA : Avis de démolition de l’agriculture
A une semaine du vote du Conseil des ministres du Commerce de l’UE qui devrait donner son aval à la signature de l’accord avec le Canada (CETA), des ouvriers viennent d’entamer la démolition du ministère de l’Agriculture en vue de son transfert au ministère de l’Industrie
Les Amis de la Terre France, Attac France et la Confédération Paysanne dénoncent les effets dévastateurs du CETA sur l’agriculture. En effet, cet accord, dont la Commission européenne et le gouvernement français souhaitent une application « provisoire » dès cet hiver, entraînerait une accélération sans précédent de l’industrialisation de l’agriculture européenne.
Les élevages bovins et porcins, déjà extrêmement fragilisés, seront mis en concurrence avec des dizaines de milliers de tonnes de viande issue de fermes-usines qui entreront sur le marché sans droits de douane. Au-delà, le CETA se traduirait par un développement massif des cultures et importations d’OGM, dont le Canada est le 3e producteur mondial, et par un affaiblissement de la réglementation sanitaire et environnementale au profit des multinationales. Les mécanismes de coopération réglementaire et de protection des investissements permettraient, par exemple, de s’opposer à toute volonté publique de réduction ou d’interdiction de l’utilisation de certains pesticides, contrairement à ce qui a été prévu pour les néonicotinoïdes dans la loi Biodiversité.
Le gouvernement s’évertue à présenter le CETA comme un accord vertueux et bénéfique pour les intérêts français, tout en laissant croire qu’il ne veut pas de son grand frère, le TAFTA. Nos trois organisations rappellent que la signature du CETA sacrifierait notre souveraineté démocratique et des pans entiers de notre agriculture. Accepter les accords de libre-échange, c’est renoncer à changer enfin de cap pour l’agriculture paysanne et une alimentation de qualité pour tous.
Crédit Photo : Guillermo Gomez – Attac Play