Des centaines de citoyens vont dialoguer avec les salariés de Société Générale
À la veille de l’ouverture de la COP24, 289 activistes de 35 groupes locaux des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 sont allés engager le dialogue avec les salariés de la banque et remettre une lettre aux directeurs et directrices de plus de 200 agences sur l’ensemble du territoire.
À la veille de l’ouverture de la COP24, 289 activistes de 35 groupes locaux des Amis de la Terre et d’Action Non-Violente COP21 ont mené des actions de communication directe dans des agences Société Générale partout en France. Ils sont allés engager le dialogue avec les salariés de la banque et remettre une lettre aux directeurs et directrices de plus de 200 agences sur l’ensemble du territoire. Ils leur ont exposé les motivations à l’origine de la mobilisation citoyenne qui cible Société Générale depuis plusieurs mois et leurs demandes : la fin de ses soutiens au gaz de schiste et le retrait de toute urgence du projet Rio Grande LNG au Texas.
Depuis deux jours, à Grenoble, Paris, Clermont-Ferrand ou encore Bayonne, les militants des Amis de la Terre et d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) ont effectué une tournée des agences Société Générale de leurs villes. Dans une démarche de dialogue, ils sont allés à la rencontre des salariés de la banque afin d’échanger avec eux sur les raisons d’une mobilisation citoyenne qui s’intensifie depuis le mois de septembre : Société Générale est la première banque française à soutenir les industries fossiles les plus nocives pour le climat, l’environnement et les populations, à savoir le charbon, les sables bitumineux, les forages en eaux profondes et en Arctique, l’exportation de gaz de schiste 1. Ils ont remis aux directeurs des agences une lettre signée par plusieurs organisations françaises et internationales 2.
Des salarié·e·s de la banque soutiennent les activistes
Ces actions de communication directe ont permis de nombreux échanges entre les activistes et les salariés de la banque dans 202 agences partout en France. Dans de nombreux cas, les discussions ont été cordiales et certaines réactions montrent même à quel point certains salariés de la banque peuvent se sentir bien plus en phase avec les mouvements citoyens pour le climat qu’avec la politique actuelle de Société Générale au niveau international.
« Je comprends bien ce que vous faites, moi aussi j’ai des enfants », « A titre personnel je vous soutiens, on vit tous sur la même planète », « On sait qu’il y a des clients qui commencent à partir car ils cherchent une banque plus éthique », « Je connais les investissements de la banque et maintenant je pense à une reconversion professionnelle »… Autant d’exemples qui montrent que la banque championne des énergies sales a un temps de retard sur le niveau de prise de conscience des enjeux climatiques, y compris par rapport à ses propres salariés. Vers la fin de cette double journée d’action, certains employés ont pourtant fait part aux activistes de consignes reçues de leur hiérarchie leur demandant de ne pas parler aux activistes.
Aux États-Unis, plusieurs dizaines de terminaux d’exportation de gaz liquéfié sont en projet et auront pour vocation d’exporter massivement la surproduction de gaz de schiste américaine à travers le monde, et notamment vers les marchés européens et français. L’objectif de l’administration Trump : faire des États-Unis une superpuissance énergétique.
Politique climaticide dont Société Générale est bien décidée à tirer profit, puisqu’elle est la première banque au monde à soutenir le développement de ces projets, avec plus de 1,1 milliard de dollars de financements accordés pour la seule année 2017. Trump l’a rêvé, Société Générale le fait !
Société Générale appuie notamment le développement du terminal d’exportation de gaz de schiste Rio Grande LNG et du gazoduc Rio Bravo Pipeline au Texas, qui contribueraient à émettre autant que 44 centrales à charbon, et menacent les conditions de vie des communautés locales et des peuples autochtones 3. La coalition citoyenne Save RGV From LNG 4 et la communauté amérindienne des Carrizo Comecrudo luttent depuis plusieurs années contre ce projet de 20 milliards de dollars. En signant la lettre adressée par les militants aux directeurs d’agence, ils lancent un nouvel appel transatlantique à Société Générale, qui, ils espèrent, ne restera pas lettre morte.
Les activistes appellent la direction de Société Générale à cesser d’appuyer la politique de Trump et à mettre fin à ses soutiens au gaz de schiste, et en priorité au projet Rio Grande LNG.
Plus de 1 600 activistes sont passés à l’action depuis le 8 septembre, mais la banque reste à ce jour sourde à nos demandes. Il nous a paru important d’expliquer notre démarche à ceux qui travaillent localement pour la banque, mais sont bien loin des décisions prises au siège parisien de Société Générale.
Il semble qu’en réaction la direction de la banque ait donné la consigne à ses salariés de couper court au dialogue. Le dérèglement climatique concerne pourtant tout le monde, et si rien n’est fait pour limiter l’augmentation de la température globale à 1,5 °C, les événements sans précédent que nous connaissons déjà aujourd’hui atteindront une magnitude catastrophique demain.
Un appel a été lancé le 8 septembre par les Amis de la Terre et ANV-COP21, soutenu par 22 organisations françaises et internationales, à organiser une action géante de nettoyage de l’agence centrale de Société Générale à Paris le 14 décembre, jour de la clôture de la COP24, si la banque n’annonce pas publiquement une révision de sa politique 5. Nous appelons tous les citoyens à se joindre à cette action de désobéissance civile, pour que la banque endosse enfin sa responsabilité climatique.
Découvrez le rapport RAN sur le classement des banques les plus climaticides
Modèle de la lettre destinée aux agences
Pour plus d’information sur ce projet, consulter le rapport des Amis de la Terre France « Société Générale, plein gaz sur les fossiles »
Save Rio Grande Valley From LNG, ou Sauvons la vallée du Rio Grande du GNL.