12 campus se mobilisent contre les banques polluantes
Près de 100 étudiant·es sur 12 campus se sont mobilisé·es aujourd’hui pour dénoncer l’emprise des banques qui soutiennent les énergies fossiles sur la communauté étudiante et l’enseignement supérieur.
Ils et elles ont participé à cette journée de mobilisation en déployant des banderoles dans les lieux symboliques de leurs écoles ou universités. Leur demande est unanime : ces grandes banques doivent cesser de soutenir l’expansion pétrolière et gazière.
12 campus sont passés à l’action aujourd’hui : Les Mines Paris, l’ENS Saclay, l’ENS Jourdan, HEC, Science Po Paris, Sciences Po Nancy, SupOptique, CentraleSupélec, AgroParisTech, l’École nationale des ponts et chaussées, l’ESPCI, l’ENSG-Géomatique. Les étudiant·es ont déployé des banderoles où l’on pouvait lire que leur école se mobilise contre les banques polluantes. Certains étudiant·es ont également pris la parole pour expliquer leur engagement et appeler à une mobilisation plus large.
Par cette action, les étudiant·es attendent de la part des grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banque Populaire Caisse d’Epargne), l’arrêt immédiat de tout soutien financier aux entreprises qui parient contre leur avenir et portent de nouveaux projets liés aux énergies fossiles. Les étudiant·es exigent notamment le désengagement de Société Générale et Crédit Agricole du projet de Total Energies au Mozambique, responsable de graves violations des droits humains comme l’a récemment révélé une enquête publiée dans Politico. Enfin, du fait du risque actuel de génocide à Gaza, les étudiant·es demandent aussi à BNP Paribas de cesser tout soutien à l’Etat israélien 1 et aux entreprises impliquées dans la colonisation illégale des territoires palestiniens. BNP Paribas a en effet participé en mars dernier à un financement de 2 milliards de dollars à Israël.
Les quatre grandes banques françaises sont présentes au sein des campus par divers moyens, notamment via le financement d’associations étudiantes et de partenariats avec les écoles et universités. Les étudiant·es et les jeunes en général constituent des cibles de premiers choix dans la stratégie de marketing et de greenwashing de ces banques car leurs profils sont précieux pour le recrutement de salarié·es ou de client·es.
“L’influence des banques sur nos campus est protéiforme, et très bien ancrée. À titre d’exemple, à l’École des Mines de Paris, toutes les associations majeures ont des partenariats avec les grandes banques polluantes, qui se traduisent par des stands pendant l’intégration incitant à ouvrir des comptes, des amphis durant lesquelles les banques peuvent imposer leur narratif, etc. Ce que nous voulons, au-delà de nos revendications très concrètes, c’est attirer l’attention sur la responsabilité et le pouvoir d’action des étudiant·es concernant les enjeux politiques, écologiques, sociaux et humains liés aux entreprises qui dépendent finalement plus de nous à l’embauche que nous d’elles. » commente Romain, étudiant à l’École des Mines.
“Ces actions décentralisées s’inscrivent dans la lignée d’actions menées précédemment par des étudiant·es contre la présence d’entreprises polluantes au sein de leur campus. Le message de ces étudiant·es est clair, les banques n’ont de place sur leurs campus tant qu’elles n’arrêteront pas l’expansion des énergies fossiles. »
L’ensemble des campus participant à l’action appellent les syndicats, travailleur·ses des établissements, salarié·es des banques concernées et en premier lieu les étudiant·es à se joindre à la mobilisation pour obtenir des mesures concrètes et immédiates mais aussi démocratiques et inclusives de la part des banques polluantes.
Entre janvier 2020 et août 2023, la banque a également financé à hauteur de 22,19 milliards de dollars les entreprises impliquées dans des activités liées aux colonies israéliennes, qui sont jugées illégales au regard du droit international.