A un mois du premier tour de la présidentielle, cette mobilisation massive vient rappeler aux candidats qu’ils ne peuvent plus ignorer l’urgence climatique et qu’il est temps d’agir radicalement. Pour maintenir la pression, une nouvelle journée de marche est prévue le 9 avril, la veille du premier tour.

Portées par 573 organisations, dont Alternatiba, les Amis de la Terre, 350.org, Attac, Zero Waste, Fondation Abbé Pierre et bien d’autres, les marches climat « Look Up » du 12 mars ont rallié de nombreux citoyens inquiets de l’inaction climatique des décideurs, mais déterminés à ne pas les laisser faire. Cette mobilisation s’est faite partout sur le territoire : 32000 personnes ont marché à Paris et 8000 à Lyon. Un signal fort, à la veille du Débat du Siècle entre les candidats organisé dimanche à 16h par les 4 ONG de l’Affaire du Siècle.  

À Paris, le cortège s’est élancé à 14 heures de la place de la Nation. Des milliers de personnes ont défilé dans une ambiance rythmée par les slogans lancés au mégaphone et les nombreuses fanfares. Plusieurs banderoles évoquaient la guerre en Ukraine en appelant à la paix le plus rapidement possible. « Nous sommes évidemment solidaires de toutes les victimes de cette guerre », a tenu à rappeler Gabriel Mazzolini, porte-parole pour les Amis de la Terre France. « Cette guerre nous rappelle notre extrême dépendance aux énergies fossiles, dont il faut se débarrasser au plus vite pour aller vers un monde plus stable et apaisé ».

Inventer un autre modèle de société

Au cours du défilé, plusieurs orateurs et oratrices ont pris la parole pour rappeler toute l’utilité de ces marches. « Notre mobilisation est la preuve que le mouvement climat est bien vivant, et qu’il est fédérateur », a ainsi assuré Marie Cohuet, porte-parole d’Alternatiba et Action non-violente COP21. « Cette force collective doit nous porter tous les jours et nous donner du courage pour pousser ceux qui tiennent les leviers du pouvoir à prendre des décisions radicales face au dérèglement climatique ». 

« Mon pays, l’Ouganda, est sur le point de construire son tout premier oléoduc pétrolier, à l’heure où le monde se tourne vers les énergies renouvelables, et ce grâce à Total », a témoigné Hilda Flavia Nakabuye, fondatrice de Fridays for Future Ouganda. « S’il est construit, ce sera le plus long oléoduc de pétrole chauffé du monde. Ce projet présente de graves risques pour les populations, la nature en Afrique de l’Est et pour le climat mondial. Nous avons souvent été laissés de côté et nous ne devrions plus l’être lorsqu’il s’agit d’une transition juste, car c’est l’avenir ». 

À l’arrivée place de la République, le micro a été donné à deux associations qui portent des combats complémentaires avec le mouvement climat. « Nous  sommes convaincus que les enjeux d’emploi et de transition écologique sont intimement liés », a indiqué Laurent Grandguillaume, président de Territoires zéro chômeur de longue durée. « Les ponts que nous avons su construire entre la Marche pour le climat et la Grande mobilisation pour le droit à l’emploi qui se sont tenues aujourd’hui à Paris sont l’illustration de l’urgence d’inventer un autre modèle de société, plus solidaire et plus respectueux de la planète ». Pour Mohamed Mechmache, président de la Coordination nationale Pas sans Nous, très engagée dans les quartiers populaires, « tant qu’ils feront pour nous, sans nous, c’est faire contre nous ». 

Pour amplifier la dynamique lancée ce samedi, les organisateurs de la marche appellent dès maintenant à soutenir la grève mondiale des jeunes pour le climat à l’appel de Fridays for Future le 25 mars prochain. Une nouvelle journée de grandes marches est d’ores et déjà prévue le 9 avril, à la veille du premier tour, pour rassembler les citoyens et porter haut et fort les valeurs d’un monde plus soutenable et juste.

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