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Climat-ÉnergieFinance
Communiqué de presse26 juin 2014

Alpha Coal : après Deutsche Bank et HSBC, RBS et Barclays hors-jeu : la Société Générale est de + en + isolée en Australie !

Montreuil, le 26 juin 2014 - Après les engagements annoncés en cascade de grandes banques internationales de ne pas soutenir les projets charbon dans le Queensland en Australie, la Société Générale risque d’être une des seules banques européennes à assumer la destruction de la Grande Barrière de Corail.

Pour les Amis de la Terre, Attac et Bizi, la banque est totalement déconnectée des enjeux sociaux, environnementaux et économiques d’aujourd’hui et sa réputation sera entachée par ses projets au Queensland. Les associations appellent leurs militants et les citoyens à rejoindre la mobilisation pour faire plier la Société Générale.

Actualisation le 27 octobre 2014: trois des plus grosses banques états-uniennes -Goldman Sachs, Citi Group et JPMorgan Chase – viennent à leur tour d’annoncer qu’elles ne financeraient pas les projets d’expansion portuaire à Abbot Point.

Cette très bonne nouvelle rend de plus en plus difficile aux entreprises Adani et GVK de financer les installations portaires qui permettraient l’exportation du charbon du bassin de Galilée. La Société Générale prend le risque de rester une des seules banques occidentales à soutenir un développement qui menace la Grande Barrière de corail et constitue une bombe climatique.

Après le Crédit Agricole, HSBC, Deutsche Bank et RBS, Barclays vient d’annoncer à son tour qu’elle ne soutiendrait pas les projets d’exportation de charbon à partir du Queensland. Au contraire, la Société Générale, qui soutient l’énorme projet d’extraction et d’exportation de charbon Alpha Coal dans la région depuis plus d’un an, continue de nier les impacts majeurs qu’aurait le projet sur la Grande Barrière de corail et le climat. Elle refuse de se retirer du projet avant la fin de son mandat de conseil.

« La Société Générale soutient un projet charbon dont personne ne veut ! Elle est chargée de réunir les financements nécessaires à Alpha Coal mais les principales banques européennes ont déjà annoncé qu’elles ne soutiendraient pas de projets charbon similaires dans la région. Elles sont conscientes de leurs énormes risques de réputation et ne veulent pas associer leur nom à la destruction d’un Patrimoine mondial de l’Unesco ! A l’opposé, la Société Générale ne semble pas s’en inquiéter et maintient son soutien à un projet qui aura des conséquences directes sur l’environnement local et sa biodiversité et qui ouvrira la voie à d’autres projets climaticides dans la région » déclare Julien Market du projet Market Forces, un partenaire des Amis de la Terre qui était venu en France en mai 2014 pour interpeller directement la Société Générale. Alpha Coal, avec ses 1,8 milliard de tonnes d’émissions de CO2 sur trente ans, serait le déclencheur de la deuxième plus grosse bombe climatique mondiale (1) s’il n’est pas stoppé. Pire, il ouvrirait la voie à 8 projets similaires d’une capacité d’émissions aussi importantes que celles de l’Allemagne. Si le Bassin de Galilée était un pays, il deviendrait alors le 7ème émetteur de CO2 dans le monde (2) !

« Hypocrite, la Société Générale considère qu’elle n’est pas responsable des émissions induites par la combustion du charbon qui sera extrait du Bassin de Galilée. Elle nie le lien de causalité entre extraction et combustion des fossiles alors que les plus grandes instances en matière énergétique et climatique les reconnaissent : dans leurs rapports, le GIEC ( ) et l’AIE (4) appellent à réduire les émissions et à laisser les fossiles dans le sol. Pour y arriver, il faut réduire nos investissements dans les seules énergies fossiles conventionnelles de 30 milliards de dollars par an de 2010 à 2029 (5) . La Société Générale qui se dit œuvrer pour une société moins carbonée, aide à réunir les financements pour un projet qui coûte 11 milliards de dollars ! » ajoute Lucie Pinson, chargée de campagne Banques privées/Coface aux Amis de la Terre.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat/Energie au réseau international Banktrack conclut : “Nous saluons RBS et Barclays qui refusent de s’engager dans les projets charbon et portuaires au Queensland. Ces projets aux coûts démentiels sont en train de perdre de nombreux investisseurs potentiels, alors qu’ils ne sont pas encore lancés. En France, BNP Paribas doit suivre l’exemple du Crédit Agricole et annoncer qu’elle ne soutiendra pas de projet lié à l’extraction et l’exportation du charbon du Bassin de Galilée. Quant à la Société Générale, elle doit immédiatement se retirer d’Alpha Coal si elle veut en sortir indemne. La mobilisation des Amis de la Terre, d’Attac et de Bizi ! en France ne va cesser de croître au niveau international d’ici la conférence mondiale sur le climat qui se déroulera à Paris en 2015. Les citoyens ont déjà commencé à contester l’implication d’une banque française dans ce projet et la banque perd des clients en raison de son soutien à Alpha Coal ».

Contact presse :
Caroline Prak – les Amis de la Terre – 06 86 41 53 43 – caroline.prak@amisdelaterre.org


NOTES :

(1) Rapport Point of no return, Greenpeace.

(2) La combustion de charbon émettra 60,14 millions de tonnes de CO2 par an, soit 1,7 fois plus que les émissions de la France dues à la combustion de charbon en 2011, ou 18 % des émissions de la France induites par la combustion en énergies fossiles en 2011 :

(3) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

(4) Agence internationale de l’environnement.

(5) Rapport du GIEC, 2014 : http://report.mitigation2014.org/spm/ipcc_wg3_ar5_summary-for-policymakers_approved.pdf