Assemblée générale de GDF : une entreprise d’État contre le climat
Montreuil, le 27 avril – A l'occasion de l'Assemblée générale mixte des actionnaires de GDF Suez, des mobilisations auront lieu en France, Pologne et Afrique du Sud pour contester les investissements charbon de l'entreprise.
Alors que François Hollande avait annoncé la nécessaire « fin des subventions publiques aux énergies fossiles » en novembre 2014, la poursuite de ces investissements climaticides par une entreprise dans laquelle l’État actionnaire détient un tiers des votes va à l’encontre de l’urgence climatique et du bien-être des communautés.
Le 16 avril, le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, était l’un des signataires d’une lettre ouverte des chefs d’entreprise du monde pour appeler les dirigeants politiques à l’action concrète pour le climat [1]. Pourtant, GDF Suez, au sein de laquelle l’État participe à la prise de décision, s’apprête à investir dans des centrales à charbon polluantes dans différents endroits du monde [2]. En Pologne, alors que l’on estime que le charbon tue 45 000 personnes par an à cause de la pollution de l’air, GDF Suez cherche à investir dans la centrale à charbon de 500 MW de Leczna.
En Afrique du Sud, GDF Suez est en train de réunir les permis nécessaires à son projet de centrale Thabametsi, de 1200 MW. Pourtant, 90 % de l’électricité sud-africaine provient déjà du charbon, et lorsque les deux giga-centrales à charbon Medupi et Kusile entreront en opération, elles émettront à elles seules plus que la part allouée au secteur de l’électricité dans le budget carbone de l’Afrique du Sud. Selon Lucie Pinson, des Amis de la Terre : « Les impacts désastreux des mines et centrales de charbon sur les conditions de vie des communautés, l’environnement local et le climat ne sont plus à prouver. L’exemple des centrales de Medupi et Kusile, et plus généralement du secteur du charbon en Afrique du Sud, démontrent que les bénéfices sont dérisoires pour les populations locales, notamment en termes d’accès à l’électricité et d’emploi. Les entreprises françaises, dont l’activité charbon est marginale en France, ne peuvent pas continuer à délocaliser leur pollution. »
Le fait que l’État français soit responsable des choix d’investissement de ces entreprises entre en contradiction avec les récentes annonces charbon faites notamment lors de la dernière conférence environnementale en novembre 2015. A cette occasion, François Hollande avait admis la nécessaire fin des subventions publiques aux énergies fossiles et annoncé la fin des crédits exports au charbon. « A la veille de la 21e Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique accueillie par la France, la poursuite de ces investissements risque de peser lourd sur l’image de la France. François Hollande ne peut pas être crédible lorsqu’il appelle le reste du monde à agir pour le climat s’il laisse les entreprises françaises investir dans les énergies fossiles. Ce manque de cohérence est en décalage avec la responsabilité historique qu’a la France à réduire ses émissions. » déplore Malika Peyraut, des Amis de la Terre.
En Pologne et en Afrique du Sud [3], les communautés affectées par les projets charbon de GDF Suez se mobiliseront dans leurs pays lors de l’Assemblée générale des actionnaires de GDF Suez qui se tiendra le 28 avril. Les Amis de la Terre seront présents à l’événement pour dénoncer ces projets climaticides et interpeller la direction de l’entreprise et les actionnaires sur les impacts de leurs investissements.
Contact presse :
Les Amis de la Terre, Malika Peyraut : 06 86 41 53 43 – malika.peyraut@amisdelaterre.org