Climat : 50 organisations et réseaux internationaux appellent François Hollande tenir ses engagements
Montreuil, le 17 juillet 2015 - A 5 mois de la conférence sur le climat de décembre 2015, une cinquantaine d’organisations et réseaux internationaux appellent, par une lettre ouverte, François Hollande à tenir son engagement d’arrêter tout soutien public à l’export dès lors qu’il y a utilisation du charbon.
Une cinquantaine d’organisations et réseaux internationaux, dont les Amis de la Terre internationaux, le Réseau Action Climat international, WWF et Greenpeace appellent aujourd’hui François Hollande à tenir son engagement d’arrêter tout soutien public à l’export dès lors qu’il y a utilisation du charbon. Dans une lettre ouverte, les associations rappellent l’importance climatique et politique de cette mesure à 5 mois de la conférence de Paris et font cohésion derrière un message commun : le climat n’acceptera aucune exception à la fin des soutiens publics au charbon dès maintenant. La majeure partie des réserves en énergies fossiles doit rester dans le sol, et nous devons immédiatement renoncer à exploiter la quasi-totalité de celles de charbon.
Cette lettre répond aux inquiétudes soulevées au niveau international depuis la publication par le gouvernement français d’une note sur la mise en œuvre de la suppression des soutiens à l’export au charbon. D’après l’analyse des ONG françaises – les Amis de la Terre, WWF France, le Réseau Action Climat France, Oxfam France, la Fondation Nicolas Hulot et France Nature Environnement, aucun régime d’exemption proposé par le gouvernement n’est compatible avec l’objectif de limite du réchauffement de la planète en dessous de 1.5°C. Pire, presque tous permettraient de continuer à octroyer des garanties publiques pour les exportations de centrales à charbon vers les plus gros marchés mondiaux jusqu’en 2020, voire 2030.
La France est considérée jusqu’à présent comme un exemple à suivre au niveau international en matière d’arrêt des soutiens à l’export au charbon. En ayant adopté pour les soutiens à l’export délivrés par la Coface la même condition que pour les aides de l’Agence française de développement, à savoir le maintien des soutiens publics aux seules centrales à charbon qui seraient équipées d’un dispositif opérationnel de captage et de stockage de CO2, la France est non seulement cohérente avec les impératifs climatiques mais se place devant d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. Si elle opte pour un des régimes d’exemption proposé, la France perdrait ce leadership sans lequel la chance d’avoir un accord à l’OCDE est fortement réduite.
Et alors que la crédibilité de la France est en jeu, le gouvernement français refuse de répondre aux questions soulevées par la société civile. Contrairement aux ONG qui ont joué le jeu de la transparence en rendant publique leur réponse à la note du gouvernement sur la mise en œuvre de l’engagement présidentiel, ni le Medef ni le gouvernement n’ont rendu publique celle des entreprises. De plus, malgré les multiples demandes par les ONG de données supplémentaires sur les activités d’Alstom qui permettraient au gouvernement d’affirmer que des emplois sont menacés, aucune réponse n’a été reçue à ce jour. Enfin, alors que la note a été diffusée à tous les membres du CNTE il y a quelques semaines, le sujet n’est pas même à l’ordre du jour du prochain CNTE mardi 21 juillet.
Les Amis de la Terre France se sont joints hier au Réseau Action Climat France, à Greenpeace France, Oxfam France, Attac France et 350.org pour demander à François Hollande de réaffirmer sans plus tarder l’arrêt de tout soutien public à l’export pour des projets de centrales à charbon qui ne seraient pas équipés d’un dispositif de captage et de stockage de CO2 opérationnel. Seuls une diminution de la consommation et le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique permettront de garantir les besoins en énergie des populations.