Conseil de printemps européen : Pas un centime pour le climat
Paris, le 20 mars 2009 - Les Chefs d’Etat européens réunis aujourd’hui à Bruxelles ont clôturé le Conseil de Printemps en échouant à débloquer les fonds nécessaires à financer la lutte contre les changements climatiques. Cette décision particulièrement grave remet en question toute la suite des négociations internationales sur le climat, et notamment le volet lié à la participation des pays du Sud. Les Amis de la Terre condamnent fermement cette politique du pire et demandent à l’Union européenne d’assumer ses responsabilités, en s’engageant à fournir dès 2013 35 milliards d’euros par an aux pays du Sud.
Les financements sont la clef pour engager les pays en voie de développement à signer la suite du protocole de Kyoto qui expire en 2012 et qui sera négocié lors des discussions des Nations unies à Copenhague en décembre 2009. Les pays du Sud n’accepteront pas un nouveau traité sans avoir l’assurance que les pays industrialisés s’engagent significativement à réduire leurs propres émissions et soutiennent financièrement les pays les plus impactés par les changements climatiques. Mais jusqu’à maintenant, les pays de l’Union européenne (UE) n’ont fourni aucun chiffre sur les fonds qu’ils rendraient disponibles. Les pays industrialisés portent pourtant la responsabilité historique des émissions de gaz à effet de serre qui causent aujourd’hui le dérèglement climatique.
« L’UE a parfois été coupable d’inaction. Aujourd’hui cette inaction devient un blocage délibéré à la résolution de la crise climatique. L’Europe doit commencer à payer ses dettes climatiques et proposer au moins 35 milliards d’euros maintenant. » explique Sonja Meister, chargée de campagne Climat pour les Amis de la Terre Europe.
Pour Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre France « L’UE, par son jeu de poker menteur, est en train de compromettre les chances d’obtenir une solution équitable à la crise climatique. Si les pays industrialisés n’agissent pas maintenant, le dérèglement climatique coûtera bien plus cher que l’actuelle crise économique et menacera les vies de millions de personnes à travers le monde ! »
Les Amis de la Terre estiment que, si les gouvernements de l’Union européenne sont sérieux lorsqu’ils affirment vouloir combattre les changements climatiques, ils doivent formuler des propositions sérieuses en termes de financement des pays du Sud impactés par les changements climatiques. Ne rien proposer revient à compromettre les négociations à venir. L’Union européenne doit aussi urgemment mettre en place des mesures pour réduire ses émissions domestiques de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2020.
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Note :
Intérêts cachés, tractations entre amis et vraies solutions : le décryptage des négociations pour lutter contre les changements climatiques se trouve en ligne sur www.justice-climatique.org