Copenhague : les pays industrialisés bloquent les négociations
A la veille de la clôture officielle des négociations sur le climat à Copenhague, les Amis de la Terre International accusent les pays riches de faire blocage et d’empêcher tout progrès dans les discussions. La proposition de financement américaine n’a pas réussi à donner un nouvel élan aux négociations. Les leaders des pays industrialisés, qui ont le plus contribué aux changements climatiques, peuvent encore réagir et faire avancer les débats, mais il reste peu de temps. Les Amis de la Terre appellent les pays riches à assumer leur responsabilités et à arriver à un accord ambitieux, équitable et contraignant.
L’annonce de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton d’une participation des Etats-Unis à des financements à hauteur de 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement n’a pas donné l’impulsion nécessaire aux négociations pour arriver à un accord ambitieux, équitable et contraignant.
Erich Pica, Président des Amis de la Terre aux Etats-Unis, commente : « C’est très positif que les Etats-Unis parlent enfin de mettre sur la table des financements à long terme pour résoudre la crise climatique, mais la proposition d’aujourd’hui est dérisoire. D’une part, les montants sont insuffisants par rapport aux estimations des Nations Unies, et d’autre part, on ne sait pas quelle est la part d’argent public et la part d’investissement privé et de prêts dans la somme annoncée. »
Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre France, poursuit : « Les financements doivent être publics, et ils ne peuvent en aucun cas être des prêts : il s’agit bien pour les pays industrialisés de rembourser leur dette climatique. Par ailleurs, ces fonds doivent être gérés sous l’égide des Nations Unies et de la CCNUCC, et en aucun cas par des institutions comme la Banque mondiale qui est non démocratique et qui, aujourd’hui encore, contribue largement au changement climatique. Le flou sur ces questions clefs est très inquiétant. »
Les Amis de la Terre International pensent que les chefs d’Etat ont encore l’opportunité d’arriver à un résultat significatif si les leaders des pays industrialisés prennent leurs responsabilités et acceptent enfin d’adopter des objectifs ambitieux, précis et contraignants en matière de réduction des émissions sans compensation et de financement pour les pays en développement.
Pour Meena Raman, des Amis de la Terre Malaisie : « Les pays en développement ne sont pas le problème ici, ils demandent simplement aux pays riches de remplir leurs obligations. Cela signifie renforcer leurs objectifs de réduction des émissions, conformément aux exigences scientifiques actuelles, abandonner la compensation, et fournir les fonds pour l’atténuation et l’adaptation aux pays en développement, qui ne sont pas les responsables historiques des changements climatiques. Les pays industrialisés ont échoué toute l’année à se fixer des objectifs ambitieux pour cette négociation, et maintenant ils ont l’audace de blâmer les pays en développement pour le blocage actuel. »
Sébastien Godinot conclut : « Si les négociations échouent, les pays riches seront les responsables : il ne leur reste que très peu de temps pour réagir. »
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