50 personnes sont sur place au côté de personnes en situation de précarité énergétique qui brûlent leur factures d’énergie. A l’approche de l’hiver et dans un contexte d’inflation douloureux, cette action symbolique vise à alerter le gouvernement sur la situation préoccupante des 12 millions de personnes précaires énergétiques en France. Nos organisations demandent la mise en place d’un plan ambitieux de rénovation thermique des bâtiments.

 La France compte plus de 5 millions de passoires thermiques sur son territoire. Ce fléau du mal-logement condamne une part importante de la population à devoir payer des factures d’énergie indécentes et à avoir froid l’hiver. Rénover les logements est nécessaire pour le climat mais aussi pour les millions de personnes qui vivent dans des conditions indignes.

 « J’ai 25 ans, j’habite dans le 14ème arrondissement de Paris et depuis deux ans mes factures ne font qu’augmenter. Je dépense chaque jour minimum 10 euros d’électricité pour chauffer mon logement à seulement 18 degrés et, l’hiver, j’ai froid chez moi. Ça n’est pas viable, ça n’est pas normal.” déclare Sonia, habitante d’une passoire thermique à Paris. 

Très souvent, une personne en situation de précarité énergétique vit dans un logement mal insonorisé, avec de l’humidité, des moisissures et une mauvaise ventilation. Ces conditions de vie dégradées provoquent ou aggravent de nombreuses maladies respiratoires et causent chaque année plus de 2200 décès. Rénover les bâtiments est donc un enjeu de santé publique !

L’Etat n’est pas à la hauteur

“Les milliards d’euros nécessaires pour les rénovations thermiques qui ne sont pas aujourd’hui investis par les propriétaires rentiers, les bailleurs sociaux et l’État sont payés par Aline, par Kama, par Chantal, Philippe ou Valérie en surcharges abusives de chauffage. Avec des factures pouvant aller jusqu’à 3000 euros par an, des centaines de familles se retrouvent en précarité énergétique. Elles sont obligées de faire des choix : se chauffer ou partir en vacances ? Se chauffer ou manger correctement ? Vous trouvez ça normal ??” S’indigne Anna Agueb-Porterie, directrice de l’alliance citoyenne d’Aubervilliers. 

L’inaction du gouvernement, qui repousse toujours à plus tard un plan ambitieux de rénovation des bâtiments coûte cher à la société : 10 milliards d’euros chaque année selon les experts du ministère de la Transition écologique, dont 500 millions pour le régime d’assurance santé. Compte tenu de cette situation insupportable, il est urgent d’investir dès aujourd’hui pour éliminer les passoires thermiques.

L’Etat n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Pour respecter ses engagements sur le plan climatique, la France doit rénover 700000 logements par an, 7 fois plus qu’en 2021. Lors de l’examen du budget 2023, l’Assemblée nationale avait pourtant voté des amendements historiques octroyant 12 milliards d’euros à la rénovation thermique des bâtiments. Le gouvernement les a balayés d’un 49.3 en faveur d’une approche de court-terme : bouclier tarifaire jusqu’en janvier 2023, injonction aux particuliers à réduire leur consommation d’énergie, chèques énergie et cols roulés…

Nos organisations exigent du gouvernement qu’il cesse immédiatement son attentisme et investisse massivement dans un plan de rénovation globale du parc de bâtiments.

« Nous sommes en 2022. La situation climatique est de plus en plus alarmante, et le temps presse. Nous avons urgemment besoin de mesures fortes, ambitieuses, à la hauteur de la crise climatique et sociale. Avec Alternatiba Paris, nous serons là pour nous assurer que dès les prochains mois les logements soient rénovés en Île-de-France et que le quotidien des francilien·nes change radicalement. » – Maïder Olivier, porte-parole d’Alternatiba Paris

« Il faut comprendre la cruauté de cette situation: des millions de personnes vivent dans des logements parfois indécents et dangereux pour leur santé et vont en plus devoir payer le prix fort de l’inaction climatique jusque dans leurs factures. Les solutions sont connues. La rénovation thermique mettrait tout le monde d’accord, or on continue à laisser les énergéticiens se gaver sur le dos de millions de familles. Ça ne peut pas durer » conclut Gabriel Mazzolini, porte-parole des Amis de la Terre France.

Retrouvez dans ce dossier des photos de l’action. Merci de bien respecter les crédits photo indiqués.