Les Sénateurs se sont néanmoins montrés plus ambitieux que les députés et ont adopté des petits pas, contre l’avis du gouvernement, qui défendait avec des arguments malhonnêtes le retour à un texte de loi vide sur les engrais. Ces petits pas risquent d’être perdus en Commission mixte paritaire début juillet.

Les Sénateurs recadrent le débat : pour le climat, il faut réduire la consommation d’engrais à la source…
Julien Denormandie est parvenu à orienter le débat sur les engrais sur la question de l’ammoniac – tour de passe-passe qui permet de ne pas avoir à réduire la consommation d’engrais, puisque ceux utilisés en France en sont les moins émetteurs. Face à lui, les sénateurs ont martelé que le problème des engrais chimiques était leur empreinte carbone : il faut l’équivalent en gaz d’1kg de pétrole pour fabriquer 1kg d’azote, obligeant à baisser drastiquement à la source notre consommation d’engrais azotés, conformément aux engagements français.

…Et entérinent des petits pas, quand le gouvernement aurait préféré un texte vide.
Les Sénateurs ont voté hier la création d’un plan Eco’Azot, équivalent du plan Eco’Phyto pour les pesticides, qui aurait le mérite de créer un plan français de réduction de la consommation d’engrais, et d’assurer un suivi annuel du respect de nos objectifs. Un petit pas trop important pour le gouvernement, qui souhaitait le supprimer, en invoquant des politiques pourtant inefficaces depuis 5 ans (plan PREPA), ou carrément hors sujet (plan sur le matériel d’épandage des effluents d’élevage). 

Autre succès enregistré par le Sénat : une “Loi Labbé” pour les engrais, interdisant tous les usages non-agricoles des engrais minéraux.

La redevance sur les engrais azotés, demandée par les 150 citoyens, devient, elle, une ritournelle.
La redevance a été défendue sans succès par les socialistes et écologistes aux premiers rangs desquels Joël Labbé et l’agriculteur Jean-Claude Tissot, contre les Républicains. Pourtant, une nouvelle fiscalité sur les engrais azotés est nécessaire tandis que le coût de notre addiction dépasse ses bénéfices. 

Après des mois de débats, il semblerait que les petits pas enregistrés au Sénat soient le maximum que nous puissions obtenir sous cette mandature.