Gaz de schiste : des actions ciblent BNP Paribas en France et aux Etats-Unis
Ce matin à 9h15, 35 militants des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 ont construit un pipeline à l’intérieur d'une agence BNP Paribas. Ils dénoncent le soutien de la banque au projet Texas LNG, un terminal d’exportation de gaz de schiste, et rappellent la nécessité pour BNP Paribas de mettre fin aux énergies fossiles.
Long pipeline installé directement au sein de l’agence bancaire, gaz s’échappant à l’extérieur : la scène installée ce matin à l’agence Sebastopol visait à dénoncer le soutien de BNP Paribas via un mandat financier au projet Texas LNG dans la Vallée du Rio Grande aux Etats-Unis [1]. Un personnage parodique de Jean-Laurent Bonnafé, Directeur général de la banque, était mis sur le banc des accusés, accompagné de Donald Trump.
“ Nous accusons BNP Paribas d’aggraver la crise climatique. Un terminal d’exportation comme Texas LNG conduit en amont à l’extraction de toujours plus d’énergies fossiles et contribue en aval à l’émission de millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Le soutenir est donc en contradiction totale avec la nécessité de limiter le réchauffement à 1,5°C et avec les propres engagements climat de la banque [2]. BNP Paribas joue pourtant un rôle décisif dans ce projet. Si son mandat de conseil date d’avant la COP21, la banque doit aujourd’hui y mettre un terme et s’engager à ne pas financer ni Texas LNG ni la quarantaine de projets de terminaux d’exportation de gaz prévus aux Etats-Unis” porte Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre France.
Cette mobilisation permettait de rappeler que le gaz n’est pas une énergie au service de la transition sociale et écologique puisqu’il émet du méthane, un gaz 80 fois plus puissant que le CO2. L’aggravation du climat est un des chefs d’accusation portés à l’encontre de BNP Paribas dans le cadre de la mobilisation en vue du procès de Florent Compain. Le président des Amis de la Terre France est poursuivi par la banque en raison de sa participation à une réquisition citoyenne de chaises en 2015 et sera jugé le 11 avril à Bar-le-Duc [3]. Puisque ce ne sont pas les lanceurs d’alerte et les faucheurs de chaises qu’il faut juger mais les coupables de la crise sociale et écologique, les Faucheurs de Chaises appellent à mettre BNP Paribas sur le banc des accusés lors d’une mobilisation le 11 avril devant le siège de la banque au 16 boulevard des Italiens à Paris.
“En 2015 avec les réquisitions de chaises, à Pau en mars 2016 avec le blocage du sommet du pétrole offshore, puis à Dax le 9 janvier 2017 avec le procès de Jon Palais et de l’évasion fiscale, nous avons démontré notre détermination et notre capacité à mobiliser de plus en plus de monde. Nous ne lâcherons rien tant que BNP Paribas n’aura pas mis un terme à ses activités frauduleuses et climaticides. La mobilisation contre les gaz de schiste gonflera tant que BNP Paribas et les banques ne se seront pas désengagées de ce secteur” déclare Pauline Boyer d’ANV-COP21.
BNP Paribas est également ciblée aux Etats-Unis où la mobilisation s’organise contre les projets de terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié, et en particulier contre Texas LNG. Samedi 25 mars, la communauté locale réunie au sein de l’association Save RGV from LNG est passée à l’action aux côtés de représentants de la tribu amérindienne de Carrizo/Comecrudo. Depuis un bateau, ils ont brandi en face des côtes proches de Brownsville où devrait être construit le terminal, d’énormes banderoles contre le soutien de BNP Paribas à ce projet [4]. D’autres actions sont aussi à venir en face des agences de BNP Paribas présente aux Etats-Unis via sa filiale Bank of the West, avec une première action par Rainforest Action Network dès ce mercredi.