Huile de palme : la multinationale Wilmar cède sous la pression de la société civile et de ses financeurs
Montreuil, le 9 décembre 2013 - Wilmar International, le plus grand opérateur mondial dans le secteur de l'huile de palme, vient d'annoncer un renforcement important de sa politique d'approvisionnement. Cette annonce fait suite à une campagne des Amis de la Terre ciblant les banques qui financent Wilmar.
Huile de palme : la multinationale Wilmar cède sous la pression de la société civile et de ses financeurs
Depuis plusieurs années, et avec l’appui plusieurs rapports d’investigation, plusieurs groupes des Amis de la Terre dénoncent les pratiques destructrices, et souvent illégales de Wilmar alimentant la déforestation et des conflits sociaux avec de nombreuses communautés, en Indonésie comme en Ouganda.
En novembre 2013, les Amis de la Terre ont ainsi révélé que Wilmar s’approvisionnait auprès de la société Bumitama qui exploite illégalement des plantations dans la province du Kalimantan occidental (Indonésie) et ont interpellé les financeurs de Wilmar sur la réalité des pratiques de cette entreprise [1].
En France, les Amis de la Terre ont interpellé BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et Axa. Seule la BNP Paribas a réellement pris au sérieux la gravité des pratiques dénoncées et reconnu sa responsabilité en tant que financeur de Wilmar. Alertée, la banque française a à son tour fait pression sur Wilmar pour leur demander de rendre des comptes sur ses liens avec Bumitama.
Sous la pression de la société civile dont les Amis de la Terre, et d’une partie de ses financeurs, Wilmar a pris des engagements allant largement au-delà de ceux promus par la Table Ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) mais comme le rappelle Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre France : « Bien que s’affichant comme membre de la Table Ronde sur l’huile de palme durable (RSPO), Wilmar a continué de violer le droit des populations autochtones et locales ou de déboiser sur de gigantesques surfaces. Ces nouveaux engagements n’auront de poids que s’ils sont suivis d’actes. Nous demandons, par exemple, à Wilmar d’annoncer immédiatement la fin de toute relation commerciale avec l’entreprise Bumitama, gravement responsable de déforestation en Indonésie ».
Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée pour les Amis de la Terre conclut : « L’annonce de Wilmar montre que notre stratégie de pressions sur les banques peut être très efficace et entraîner des changements au sein des entreprises. Nous avons pu le constater lors des différents entretiens avec BNP Paribas. Il est donc plus que jamais utile que les citoyens se mobilisent pour interpeller leur banque ».
Contact presse : Caroline Prak – 01 48 51 18 96 – 06 86 41 53 43
Notes :
[1] Lire le communiqué « Banques françaises, dites-non à l’huile de palme ! » et retrouvez y le rapport Bumitama.