La malédiction de l’atome : 65 ans après Hiroshima et Nagasaki, un nouveau Tchernobyl menace aujourd’hui le Japon
Après l'annonce d'une explosion dans un bâtiment réacteur de la centrale de Fukushima Daiischi et de premiers dégagements importants de radioactivité, les Amis de la Terre tiennent à faire part de leur tristesse et de leur pleine et entière solidarité avec les populations japonaises doublement sinistrées
Par ailleurs, les Amis de la Terre tiennent à exprimer leur consternation accablée face à l’accumulation hélas en grande partie prévisible de catastrophes naturelles, industrielles et à présent nucléaires qui frappent aujourd’hui le Japon, comme elles pourraient frapper demain bien d’autres nations « développées », dont la France.
En 2007 déjà, un grave tremblement de terre avait obligé à fermer pendant près de deux ans les sept réacteurs nucléaires de la centrale nucléaire nippone de Kashiwazaki Kariwa. Des sismologues avaient alors annoncé que, après quelques décennies de calme relatif, la région allait connaître 40 ans de recrudescence sismique. Mais les technocrates de l’énergie et les compagnies privées n’en ont eu cure, et ont continué à prétendre que tout était parfaitement sûr.
Sur les 11 réacteurs arrêtés hier au Japon, au moins 4 autres risquent encore une fusion partielle ou totale du cœur. On croit rêver en apprenant que le tsunami a rendu leurs diesels de secours inutilisables, mais c’est hélas un très réel cauchemar.
Marie-Christine Gamberini, référente sur l’énergie et le nucléaire aux Amis de la Terre, s’indigne : « Combien de fois faudra-t-il répéter que, dans la vraie vie, les risques industriels, chimiques, nucléaires, génétiques, etc. se cumulent sans s’exclure, ce qui démultiplie potentiellement l’ampleur des dégâts. Combien de temps encore nos dirigeants resteront-ils sourds à toute raison, et prêts à sacrifier des populations entières au bénéfice de quelques lobbies industriels ? »
En 1999, la centrale de Braud Saint-Louis avait été inondée. Pourtant TOUTES les précautions avaient été prises et une digue infranchissable avait été construite pour protéger la centrale. Le gros de la tempête s’est produit à marée basse. On n’ose imaginer ce qui ce serait produit avec 2 ou 3 mètres d’eau de plus dans la centrale. On est passé près de l’accident nucléaire et de la bougie !
Espérons qu’il soit encore possible d’éviter le pire au Japon. Marie-Christine Gamberini conclut : « Les Amis de la Terre forment des voeux pour que, à l’approche de la 25e commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, le bon sens du plus grand nombre l’emporte enfin sur les appétits d’énergie, de puissance et de croissance illimitée d’une minorité. Assez d’avertissements, maintenant, on sort du nucléaire ! ».