La synthèse du GIEC impose de changer le système pour sauver le climat
Montreuil, le 3 novembre 2014 - Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) a présenté à Copenhague le 2 novembre la synthèse de son 5e rapport. Une nécessaire réduction des émissions et le changement des modes de consommation et de production des pays du Nord sont requis pour pouvoir limiter les impacts dramatiques des changements climatiques.
La synthèse du GIEC impose de changer le système pour sauver le climat
La synthèse des trois groupes de travail du GIEC met en lumière les impacts des changements climatiques ces dernières années. Augmentation du niveau des mers, acidification des océans, perturbation de la biodiversité marine et terrestre, augmentation des événements extrêmes affectent les conditions de vie des plus pauvres, au Sud comme au Nord. » Si on continue de produire et de consommer comme aujourd’hui, alors cette trajectoire nous emmène sur une augmentation de la température du globe entre 4,8 °C et 7,8 °C en 2100, seuils qui mettent en péril les conditions d’existence de la majorité de la population du globe, et notamment des plus démunis, s’alarme Florent Compain, président des Amis de la Terre. Une réduction drastique de nos émissions, basée sur la réduction de la consommation est aujourd’hui indispensable si l’on veut limiter cette augmentation à 1,5 °C , seuil encore tolérable. »
Cette inflexion radicale de notre trajectoire est urgente. Le GIEC révèle ainsi que les deux tiers du « budget d’émissions » conduisant à une augmentation de 2 °C avaient déjà été consommés en 2011. » Il ne nous reste que 17 ans avant d’avoir épuisé ce budget d’émissions, si l’on continue sur notre trajectoire actuelle ! On doit donc rompre avec le business as usual ! Les pays du Nord doivent payer leur dette historique aux pays du Sud via un transfert de ressources et de technologies, et les élites revoir leurs modes de consommation insoutenables, explique Malika Peyraut, des Amis de la Terre.
Le rapport émet également des réserves sur certaines propositions technologiques censées résoudre les changements climatiques. Selon le rapport, la sécurité du nucléaire, le recours à l’uranium, la question des déchets doivent pousser à la prudence sur le développement de l’énergie fissile. Les marchés d’émissions, quant à eux, auraient démontré leur faible efficacité. » On ne peut pas jouer aux apprentis-sorciers en recourant à des subterfuges comme la capture et le stockage de carbone, le nucléaire, la géo-ingénierie, les agro-carburants ou la compensation et les marchés du carbone, met en garde Florent Compain des Amis des la Terre. En plus, les solutions existent ! Il faut réduire la consommation, mettre fin aux énergies fossiles, à la déforestation, repenser nos systèmes agricoles, promouvoir des systèmes énergétiques décentralisés, aux mains des citoyens, basés sur les renouvelables. »
Ces conclusions scientifiques posent le cadre que devront avoir en tête les dirigeants lors des négociations sur le climat à Lima en décembre et en 2015 à Paris. » Cette synthèse est lancée à Copenhague, là où avaient échoué les négociations en 2009, le jour de la fête des morts. Autant de clins d’oeil lancés pour rappeler aux dirigeants qu’ils doivent réagir face à l’urgence et ne pas autoriser une hécatombe climatique « remarque Malika Peyraut, des Amis de la Terre. Les citoyens sont et seront là pour leur rappeler, eux qui partout dans les territoires mettent en place des solutions alternatives.
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