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Communiqué de presse6 décembre 2024

Accord UE-Mercosur conclu : la résistance continue

Après plus de 20 ans de négociations secrètes, un accord a été annoncé sur l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. Pourtant, l'avenir de l'accord et du processus pour sa ratification reste incertain en raison du contexte politique.

En effet, des pays comme la France et la Pologne s’opposent à l’accord, il y a des dirigeants d’extrême droite dangereux dans les deux blocs – le président argentin Milei, négationniste du climat, assumera la présidence du Mercosur d’ici décembre 2024 -, et la pression des mouvements sociaux monte.

Les Amis de la Terre International restent fermement opposés à cet accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, car il transférera d’énormes pouvoirs aux multinationales et sapera les droits fondamentaux des peuples que ce soit en termes de droit du travail, droit à l’alimentation, ou encore droit à un environnement sain et à un climat sûr.

L’accord UE-Mercosur est un accord du passé, destiné à alimenter la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité tout en affaiblissant le droit des peuples à une alimentation saine, locale et équitable. Les négociations ont été menées dans le plus grand secret malgré la mobilisation des agriculteurs et l’opposition claire de plusieurs gouvernements européens et du Parlement européen.

Julie Zalcman
Chargée de campagne commerce aux Amis de la Terre Europe

Elle poursuit : « Toute tentative d’accélérer le processus de ratification en divisant l’accord ne sera rien de moins qu’une prise de pouvoir antidémocratique. Nous avons besoin de toute urgence de politiques commerciales qui donnent la priorité au climat, à la justice et à la coopération plutôt qu’aux profits économiques ».

L’échec du néolibéralisme a été souligné par la présidence brésilienne du G20 lors du sommet de Rio de Janeiro en novembre. Ses politiques et ses instruments, tels que les accords de libre-échange, mettent en péril les démocraties, car ils limitent la capacité des États souverains à définir des politiques sociales et de développement pour les décennies à venir.

Lucia Ortiz
Membre des comités exécutifs des Amis de la Terre Brésil et des Amis de la Terre Amérique Latine et Caraïbes

Lucia Ortiz conclut : « Tout en faisant progresser les droits des multinationales et des institutions financières à tirer profit de la privatisation des services publics, l’accord UE-Mercosur perpétue les asymétries coloniales. Reléguant les économies sud-américaines au rang de fournisseurs de matières premières, il concentre encore plus de pouvoir politique et économique sur quelques grandes entreprises des secteurs minier et agroalimentaire ».

María Fernanda López, membre de Tierra Nativa (Amis de la Terre Argentine) complète : « Cette année, en Argentine, nous avons ressenti l’impact des politiques néolibérales qui ont démantelé diverses politiques publiques liées à l’environnement, à l’éducation, à la santé, au genre et aux droits humains. Ces mesures ont affaibli les droits du travail, les droits environnementaux et les droits sociaux, laissant plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté ».

Elle poursuit :

Le président d’extrême droite Javier Milei continue de favoriser des accords tels que l’accord UE-MERCOSUR qui, dans le contexte actuel d’ajustement brutal, ne fera qu’aggraver les inégalités, la pauvreté et le chômage. La signature de ces accords pourrait encore exacerber les crises structurelles actuelles du pays et de la région.

María Fernanda López
Membre de Tierra Nativa (Amis de la Terre Argentine)